La reprise économique ne semble pas être pour tout de suite, selon la Banque centrale ghanéenne, du moins pas avant le deuxième trimestre 2018. Une sortie « prudente » de l’institution qui maintient son taux d’intérêt de référence à 20%, qui contraste avec la dernière sortie triomphaliste du président Nana Akufo-Addo qui avait décrit 2018, comme l’année de la reprise économique.
La Banque centrale ghanéenne a annoncé le maintien de son taux d’intérêt de référence à 20%. Un statut quo justifié par Ernest Addison, Gouverneur de la Banque centrale, par la nécessité de maintenir l’inflation dans son objectif à moyen terme qui devrait se situer autour de 8%. Ce taux directeur est pour rappel, le plus bas depuis un peu plus de 3 ans.
Une inflation loin d’être maîtrisée
Selon les analystes de Bloomberg, la décision de la Banque centrale serait fondée sur « des signes d’un certain resserrement de l’inflation au quatrième trimestre de 2017 ». La récente hausse des prix du carburant devrait augmenter la pression sur les efforts de l’institution de maintenir l’inflation dans la zone cible au second semestre.
D’ailleurs, Accra vient d’entamer la dernière année d’un accord de crédit de 918 millions de dollars avec le Fonds monétaire international (FMI) visant à réduire le déficit, la dette et l’inflation. Pour rappel, le président ghanéen, Nana Akufo-Addo a déjà fait de 2018, l’année de la reprise économique et s’est engagé à « s’affranchir » de l’aide internationale, notamment celle en provenance du FMI et de la Banque mondiale.
Les prix à la consommation toujours en hausse
La vision optimiste de l’horizon économique ghanéen de la présidence, ne semble pas complètement partagée par la Banque centrale qui préfère garder une posture prudente sur l’année qui vient de débuter. Les analystes de Bloomberg tablent ainsi sur « la fin probable du cycle actuel d’assouplissement monétaire à moyen termes ». Les prix de la consommation auraient ainsi dépassé la hausse de 11,8% enregistrée en décembre dernier, tout en restant loin du record des 19,2% enregistrés en mars 2016.
La Banque centrale a de son côté confirmé que la hausse des prix à la consommation n’a pas été aussi favorable que les prévisions et table sur ralentissement de l’inflation entre 6 et 10% au deuxième trimestre. Selon le gouverneur de l’institution, le pays aurait atteint son objectif d’augmenter son PIB de 7,9% en 2017, grâce à une activité économique « ayant sensiblement augmentée », Addison table également sur un déficit budgétaire de 6,3% lors du même exercice.
Le Ghana a par ailleurs engrangé 5,78 milliards de dollars en exportations d’or en 2017, contre 4,91 milliards en 2016, là où les recettes du cacao ont atteint 2,71 milliards de dollars contre 2,57 milliards en 2016. Les recettes pétrolières se sont élevées pour leur part à 1,3 milliard de dollars. Au niveau des réserves internationales, Accra dispose de 4,52 milliards de dollars, soit 2,5 mois de couverture d’importations contre 3,4 milliards de dollars fin 2016. La dette publique s’élevait à 31,4 milliards de dollars, équivalent à 68,7% du PIB en novembre dernier, contre 73,3% à la fin 2016.
Avec latribuneafrique