Le Chef de l’Etat était donc dans une relation d’affaires avec la Société de gestion et d’intermédiation du Bénin (Sgi-Bénin), une structure à laquelle fait recours l’Etat béninois pour des opérations financières. Le ministre d’Etat chargé du plan, Abdoulaye Bio Tchané l’a confirmé hier jeudi 12 avril 2018 au Parlement. Cette révélation fait penser aux légitimes suspicions que peuvent avoir les citoyens béninois.
Patrice Talon était, et reste peut-être encore, un actionnaire de la Sgi-Bénin. Les questions orales adressées par le député Guy Mitokpè au gouvernement ont permis d’en savoir davantage. Invité au Palais des Gouverneurs hier pour éclairer le peuple sur le sujet, le ministre Abdoulaye Bio Tchané a été clair. « La Sgi-Bénin a été créée en 1996 sur l’initiative de la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin et des opérateurs économiques béninois dont M. Patrice Talon , a-t-il laissé entendre. « Il faut souligner que les actions détenues par M. Patrice Talon qui représentent 5% du capital de la Sgi ont été transférées à la Société de financement et de participation (Sfp) depuis 1999», a-t-il ajouté. Ce qui était considéré comme une rumeur est désormais établi. Patrice Talon était bel et bien un actionnaire de Sgi-Bénin. Il l’est peut-être toujours puisque ses actions ont été confiées à la Société de financement de participation (Sfp) qui reste le holding qui gère toutes ses affaires à en croire l’hebdomadaire Jeune Afrique. Le président de la République a déclaré s’être séparé de ses affaires avant de prendre le pouvoir. Mais si théoriquement, il l’a fait, dans les faits, personne ne le croire.
Beaucoup affirment que l’actuel locataire de la Marina s’occupe toujours de ses sociétés. Et si c’est le cas, les relations que l’Etat et la Sgi-Bénin entretiennent ces dernières années pourraient ne pas profiter aux contribuables. Patrice Talon, actionnaire de la Sgi-Bénin pourrait bien tirer profit de telles relations. Et quand on tient compte des réflexes d’hommes d’affaires du Chef de l’Etat, aucun analyste sérieux ne peut s’empêcher de remettre en cause la transparence devant caractériser de telles relations.
Même si le président Patrice Talon avait fait engager l’Etat dans une relation avec la Sgi-Bénin de bonne foi, son passé d’homme d’affaires fait peser des doutes sur la sincérité des opérations financières en cours. Ce n’est pas un crime pour un homme d’affaires de se lancer en politique. Seulement, tous ces petits gestes seront faits de suspicions. Les réponses fournies ce jeudi par le ministre d’Etat Abdoulaye Bio Tchané procèdent certainement d’une volonté de mettre fin à une polémique. Mais les informations révélées ne sont pas de nature à rassurer les Béninois avertis.
Avec benintimes