Le président gambien Yahya Jammeh sort le bâton contre le mariage précoce dans son pays. Les personnes impliquées dans ce genre de pratiques encourent jusqu‘à 21 ans de prison.
La loi pénalisant le mariage précoce en Gambie devrait entrée en vigueur le 21 juillet prochain. C’est l’un des messages forts que le président gambien Yahya Jammeh a passé lors de la célébration de la fin du mois du Ramadan, mercredi, en Gambie. Désormais, les hommes qui épouseront des filles âgées de moins de 18 ans écoperont de 20 ans de prison. Quant aux parents de ces mineures qui se rendront complices d’une telle union, ils purgeront une peine de 21 ans de prison.
“Nous détruisons l’avenir de nos enfants qui devraient aller à l‘école, a déploré le président gambien. J’enverrai en prison, même les imams qui célèbreront ces mariages. Et si quelqu’un est au courant d’un mariage de ce genre et qu’il ne le dit, nous l’enverrons en prison pour 10 dix ans”, a prévenu Yahya Jammeh qui a promis d’introduire le projet d’ici fin juillet afin de mettre rapidement un terme au phénomène du mariage des mineures. Il a, de ce fait, exigé des députés l’inscription de cette décision dans la législation avant le 21 juillet, veille du 22e anniversaire de son régime.
L’injonction du président Jammeh concerne aussi bien les mariages d’enfants que les mariages forcés, déclarés également illégaux. Ainsi, même si la personne est contrainte de se marier « à 40 ans, c’est illégal. Quiconque sera découvert en train de forcer son enfant à épouser une autre personne sera emprisonné », a averti le président qui se présente comme un “dictateur du développement”. La décision du chef de l‘État gambien devrait ainsi booster la campagne #EndChildMarriage démarrée par son épouse le mois dernier. Une campagne qui reçoit la caution du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF).
Bien que la Gambie soit signataire de la Convention relative aux droits de l’Enfant, le pays ne disposait jusque-là d’aucune disposition légale pour punir le mariage des mineures. Mais, le pays tente, à présent, de rattraper le temps perdu. A ce jour, il fait partie des 13 pays de l’Union africaine à avoir lancé une campagne contre le phénomène, très répandu dans ce petit État de l’Afrique de l’Ouest. Selon un rapport de la Commission économique des Nations unies, de nombreuses filles sont données en mariage dès l‘âge de 12 ans.
avec africanews