Footballeuse talentueuse, Fatim Jawara se voyait déjà jouer pour un club européen. Fin octobre, sa famille a appris que la Méditerranée avait eu raison de ses rêves. JA a retrouvé certains de ses proches.
Comme des milliers de ses compatriotes, elle a tenté le back way. C’est ainsi que les Gambiens appellent la longue et dangereuse route clandestine qui mène aux portes de l’Europe.
Le plus souvent, celle-ci parcourt l’Afrique de l’Ouest puis le Sahara jusqu’aux côtes libyennes, point de départ de la dernière étape de ce voyage en enfer : la traversée de la mer Méditerranée vers l’Italie sur des embarcations de fortune bondées qui menacent de sombrer à tout moment.
Fin octobre, celle sur laquelle est montée Fatim Jawara, 19 ans, n’est jamais arrivée à destination. Cette gardienne de l’équipe gambienne de football junior devait rallier l’île de Lampedusa, mais son navire a été pris dans une tempête et a coulé peu de temps après avoir quitté la Libye.
Cette nuit-là, selon l’ONU, a fait au moins 240 morts. Des centaines de vies perdues qui allongent encore la longue liste noire des âmes damnées de la Méditerranée. Depuis le début de l’année, plus de 3 800 hommes, femmes et enfants ont péri en tentant de rallier l’Europe.
Avec Jeune Afrique