Ousainou Darboe, chef du Parti démocrate uni (United Democratic Party, UDP), principal parti d’opposition en Gambie, et dix-sept coaccusés ont été condamnés mercredi 20 juillet à trois ans de prison ferme, a annoncé la Haute Cour de Banjul.
La lente dérive du régime gambien
Le tribunal a acquitté un homme. Tous étaient visés par plusieurs chefs d’inculpation, dont rassemblement illégal, incitation à la violence et complot. Tous ont plaidé non coupable. Ils ont été arrêtés après des manifestations organisées en avril, d’abord pour réclamer des réformes politiques puis pour protester contre la mort en détention d’un responsable de l’UDP.
L’ONU demande l’ouverture d’une enquête après le décès de trois opposants
Le régime Jammeh est accusé par des ONG et le département d’Etat des Etats-Unis de disparitions forcées et de harcèlement de la presse et des défenseurs des droits humains, accusations qu’il rejette régulièrement. Peu après l’annonce du verdict de la Haute Cour de Banjul, l’organisation Amnesty International a demandé à la libération « immédiate et inconditionnelle » des prisonniers.
Après 21 ans au pouvoir, Yahya Jammeh brigue un cinquième mandat
Dans moins de cinq mois, le 1er décembre, a lieu l’élection présidentielle en Gambie, un scrutin à tour unique auquel le chef de l’Etat Yahya Jammeh est candidat. Parvenu au pouvoir par un coup d’Etat sans effusion de sang le 22 juillet 1994, M. Jammeh a été élu en 1996, puis constamment réélu depuis. Il dirige d’une main de fer la Gambie, petit Etat anglophone d’Afrique de l’Ouest enclavé dans le territoire du Sénégal, hormis sa façade sur l’Atlantique.
avec Le Monde.fr