C’est la grande panique au sein de la famille régnante au Qatar qui est quotidiennement assaillie par des rumeurs de coups d’Etat. Un article publié cette semaine par l’hebdomadaire français Le Point révèle que le jeune émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al Thani, a procédé récemment à une frappe préventive au sein de sa propre famille pour écarter justement tout risque de renversement. Le média français, se basant sur le témoignage d’un chef d’entreprise français actuellement incarcéré dans une prison située dans la banlieue de Doha, affirme que le souverain qatari a déjà mis sous les verrous une vingtaine de membres de sa famille qu’il soupçonne de vouloir pactiser avec Riyad.
Parmi eux, les cheikhs Talal bin Abdulaziz bin A Mad Ben Ali al-Thani, Abdullah Ben Kalifa Ben Jassim Ben Ali al-Thani, Ali Ben Fahad Ben Jassim Ben Ali al-Thani et Nasser Ben Abdallah Ben Khalid Ben Ali al-Thani. Le Point rappelle que ces bagnards royaux sont tous membres de la branche Ben Ali, écartée du pouvoir depuis des décennies par le grand-père de l’actuel émir, cheikh Tamim Bin Hamad al-Thani. La même source précise que «les motifs officiels d’incarcération seraient toujours les mêmes : chèques sans provision, détournement de fonds, malversations. Et pour les plus jeunes, détention de drogue». Bref, il s’agit de motifs fabriqués de toutes pièces.
La source de l’hebdomadaire français indique que certains Al-Thani étaient déjà emprisonnés avant que l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn rompent leurs relations diplomatiques avec le Qatar, ajoutant, toutefois, que les arrestations se sont multipliées depuis le 5 juin 2017. «Certes les Al-Thani, des tribus arabes des Banu Tamim, originaires d’Arabie Saoudite, comptent près de 3 000 membres. Certains d’entre eux peuvent avoir commis des délits. Néanmoins, ces internements, qui ne frappent que la branche Ben Ali, sont sans doute à mettre en relation avec le déplacement du cheikh Abdallah Ben Ali al-Thani en août dernier en Arabie Saoudite afin de remercier chaleureusement Riyad d’avoir permis aux Qataris d’effectuer sans entrave le pèlerinage annuel à La Mecque (…)», explique Le Point.
Selon des médias arabes, Abdallah Ben Ali al-Thani avait été reçu avec faste par le prince héritier et par le roi Salmane. Certains observateurs le présentent comme conservateur et un potentiel rival de l’actuel émir qui serait favorable à un rapprochement avec l’Arabie Saoudite. Pour lui, le Qatar doit redevenir un satellite de l’Arabie Saoudite. Un motif supplémentaire sans doute pour Tamim ben Hamad al-Thani pour le mettre hors d’état de nuire.
Avec Algeriepatriotique