En visite à Libreville jusqu’à mardi, les équipes du Fonds monétaire international (FMI) ont conclu à la nécessité “d’une action décisive pour répondre aux défis de court terme”. Un programme de crédits doit être arrêté prochainement.
Au Gabon, la conjoncture économique est difficile. Le pays a multiplié en 2015 les mesures de réduction de ses dépenses, mais cela ne semble pas suffire. Compte tenu des arriérés de paiement de salaires et de dettes envers le secteur privé qu’il a accumulés, il a besoin d’un appui budgétaire du FMI pour rétablir ses comptes.
Et il l’obtiendra sous peu. Ainsi, Alex Segura-Ubiergo a-t-il conclu mardi 28 février une mission du FMI dans la capitale gabonaise au cours de laquelle il s’est engagé avec l’exécutif de Libreville à convenir « rapidement » d’un nouveau programme de crédits au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) que le FMI déclenche lorsqu’un pays se heurte à de graves problèmes de balance des paiements à moyen terme.
« Intentions appropriées »
« Les intentions du gouvernement qui veut réduire les dépenses non prioritaires, augmenter les allocations à destination de programmes sociaux et mobiliser de nouvelles sources de revenus, semblent appropriées. Mais des mesures et des objectifs précis doivent encore être formulés », a fait savoir Alex Segura-Ubiergo au terme de ses rencontres avec le Premier ministre Emmanuel Issoze-Ngondet, et avec le ministre de l’Économie, Régis Immongault Tatagani.
Les détails de ce nouveau programme de crédits sont encore en cours de définition mais s’inscrivent dans le cadre du prompt retour du FMI dans la Communauté économique et monétaire des États d’Afrique centrale (Cemac).
Les chefs d’État de la Cemac ont tenu deux sommets en l’espace de deux mois, un fait suffisamment rare pour être relevé, comme le rappelle Jeune Afrique, dans son numéro 2929, dans les kiosques du 26 février au 4 mars 2017.
Le 23 décembre 2016 à Yaoundé, ils ont accepté d’ouvrir des négociations avec l’institution de BrettonWoods pour conclure « à brève échéance » des programmes d’ajustement destinés à favoriser une relance « vertueuse et durable » de leurs économies, extrêmement dépendantes du pétrole.
Discipline budgétaire et diversification économique
Huit semaines plus tard, le 17 février, alors que le FMI a entamé des discussions dans chacun des pays de la zone, les chefs d’État se sont réunis à nouveau à Djibloho, en Guinée équatoriale, pour faire un premier point sur ces négociations et rappeler la « nécessité » de « renforcer la discipline budgétaire » et de « promouvoir la diversification économique ».
Des déclarations qui témoignent de l’urgence pour ces présidents de trouver une solution à la grave crise économique qui ébranle leur zone. En l’espace de deux ans, avec la chute des cours du pétrole, la croissance de la zone a été divisée par cinq (de 5% en 2014 à 1% en 2016) et les réserves de changes ont, elles, fondu de 15,1 milliards de dollars en 2014, à 5,9 milliards l’an dernier.
Avec Jeune Afrique