Il s’agit des jeunes ayant soutenu les adversaires de Malika Bongo aux élections législatives et locales du 6 octobre dernier. Ils ont été arrêtés ce samedi par la Police judiciaires (PJ), tandis que leurs mentors Saturnin Odouma, Brigitte Ossibi et Arnaud Makouka Mouoyi sont activement recherchés.
Jonas MOULENDA
Deux jeunes opposants sont un certain Hervé Ndjogho, ont été arrêtés, ce samedi, à Bongoville, le chef-lieu du département de la Djouori-Agnili, dans la province du Haut-Ogooué (sud-est du Gabon ). Selon une source digne de foi, ils auraient été interpellés par l’antenne provinciale de la Police judiciaire (PJ) du Haut-Ogooué, avant d’être placés en garde à vue.
D’après la source, il est reproché aux deux jeunes opposants d’avoir séquestré la présidente de la commission électorale départementale de la Djouori-Agnili, Loraine Daisy Kalanga, et voulu incendier le siège de la commission départementale électorale. Des allégations refutées par les trois anciens adversaires de la fille du tyran, Saturnin Odouma, Brigitte Ossibi et Loïc Arnaud Makouka Mouoyi. Ils disent n’avoir pas pris une part active aux opérations électorales après leur démission, le 5 octobre.
De même, ils démentent les informations faisant état de la destruction des urnes par leurs partisans. “Il n’y a eu ni séquestration ni tentative d’incendie dans la Djouori-Agnili. C’est un prétexte pour nous arrêter. Le pouvoir a trouvé un motif pour justifier notre arrestation. On connaît ses différents modes opératoires,” confié, en début de semaine Saturnin Odouma, joint au téléphone par Matin d’Afrique.
La femme d’un opposant à été sauvagement battue par la police
Depuis le scrutin remporté par Malika Bongo après leur démission collective en guise de protestation contre la fraude, cet inspecteur de douane et les deux autres anciens candidats vivent clandestinement. Le clan du pouvoir a donné toutes les instructions pour que la police les traque dans tous les espaces où ils sont susceptibles de se cacher.
La PJ aux ordres du pouvoir passe régulièrement à leurs domiciles respectifs dans le dessein de les arrêter. Il en est de même pour tous les jeunes qui s’étaient résolument rangés derrière eux. D’après un autre caste de Bongoville, la gestapo du régime est passée chez l’un d’eux. Ne l’y ayant pas trouvé, les mercenaires ont sauvagement battu et torturé sa compagne, sommant cette dernière d’indiquer où se cache son mari.
Ce règlement de compte serait orchestré par Ali Bongo, sa fille Malika et certains thuriféraires du régime qui ne supportent pas l’existence de l’opposition dans la province du Haut-Ogooué qu’ils prennent comme une plantation familiale. Ils ont décidé de faire payer le prix fort à tous ceux qui oseront encore se dresser contre une membre leur clan mafieux.
Avec matindafrique