Alors que l’investiture d’Ali Bongo Ondimba se déroulait mardi 27 septembre à Libreville au Gabon, la France a tenu à rappeler sa position sur l’élection et le processus en cours par le biais d’une source diplomatique du ministère français des Affaires étrangères.
Chaque mot est pesé. La France reconnaît un Etat et des institutions. Mais Paris reconnaît-il Ali Bongo président pour autant ? « C’est un fait. » Le commentaire se veut sec.
Une source au ministère des Affaires étrangères réaffirme que l’examen des recours de la Cour constitutionnel n’a pas levé « tous les doutes » sur l’élection d’Ali Bongo, sur lequel « ne tombe pas une pluie de félicitations ».
« Je ne crois pas qu’on puisse dire ” voilà, tout est fini, ça continue comme avant, c’est toujours les Bongo qui gagnent ” », poursuit cette source au Quai d’Orsay.
« Si Jean Ping est sonné, KO, Ali Bongo n’est pas en position de force politique. » La petite phrase du porte-parole du gouvernement gabonais, Alain Claude Bilie By Nze, a fait mouche en France.
« La balle est dans le camp de Bongo »
Alain Claude Bilie By Nze accuse Paris de s’être déplacé à Bruxelles. Le Quai d’Orsay répond : c’est Bruxelles qui s’est déplacé à Paris.
Sous-entendu : la France a soutenu la mission d’observation européenne dans son analyse très critique du scrutin. « La balle est dans le camp de Bongo et de l’Union africaine, dont on attend une initiative », poursuit-on dans la diplomatie française.
Que penser d’un gouvernement d’union ? « Si c’est avec des seconds couteaux, nous le dirons », rétorque-t-on au Quai d’Orsay.
Paris répète son rejet de toute violence et affiche cette certitude : « Notre position est assez largement comprise par les Gabonais. »
avec rfi