Le gouvernement gabonais a adopté, lundi 15 octobre en conseil des ministres, le projet de loi des finances pour le prochain exercice. Avec un budget estimé à 2.806 milliards Fcfa, en baisse de 3,8% par rapport à celui de 2018, le gouvernement poursuit son programme d’ajustement budgétaire tout en maintenant ses objectifs de relance économique.
C’est le premier projet de loi des Finances qu’auront à examiner les membres du nouveau Parlement dont l’élection est toujours en cours, en attendant les résultats du second tour des législatives du 6 octobre. Le gouvernement gabonais a en effet adopté, lundi en conseil des ministres présidé par le Chef d’Etat, Ali Bongo Ondimba, le projet de loi de finances pour l’exercice 2019. Ainsi, pour le prochain exercice, les prévisions du cadrage macroéconomique et budgétaire affichent des opérations budgétaires et de trésorerie équilibrées en ressources et en charges à 2 806,9 milliards de Fcfa, contre 2 918,5 milliards de Fcfa en 2018, soit une baisse de 3,8% représentant un montant de 111,7 milliards de Fcfa. Selon les explications du gouvernement, cette contraction est imputable au recul des ressources de financement, à hauteur de 219,8 milliards de Fcfa, en dépit d’une hausse des recettes budgétaires, estimée à 108 milliards de Fcfa.
Selon les détails du projet, les recettes du budget de l’Etat s’établiraient à 2 150,3 milliards de Fcfa, soit une augmentation de 108,1 milliards de Fcfa, par rapport à la Loi de finances de 2018, « grâce aux effets attendus des nouvelles mesures de mobilisation des recettes fiscales et douanières ». Les ressources de financements et de trésorerie, quant à elles, se situeraient à 656,6 milliards de Fcfa, laissant ainsi apparaître un solde déficitaire des opérations de trésorerie et de financement de 68,1 milliards de Fcfa. De leur côté, les dépenses budgétaires se chiffreraient à 2082,2 milliards de Fcfa, contre 1969,1 milliards de Fcfa en 2018, soit une hausse de 113,1 milliards de Fcfa, essentiellement due, selon le communiqué publié à l’issue du conseil, « aux efforts d’investissement et à la prise en compte de la part patronale de l’Etat employeur ».
Maîtrise des dépenses
Selon le ministre d’Etat en charge du Budget et des comptes publics, Jean-Fidèle Otandault, le projet de loi des finances 2019, s’inscrit dans la poursuite du Plan triennal de Relance de l’Economie (PRE) et la mise en œuvre des mesures d’assainissement des finances publiques. Ainsi, les objectifs poursuivis par la politique budgétaire en 2019 s’articulent autour de quatre axes, notamment, « l’optimisation des recettes, l’allègement du train de vie de l’Etat, la restructuration de la dette intérieure et la réduction des dépenses de personnel ».
Bien que les dépenses de fonctionnement et de personnels ont connus de relatives hausses, celles de biens et services, ainsi que les dépenses de transferts, sont toutes en baisse. Les dépenses d’investissement, elles, s’établiraient à 423,9 milliards de Fcfa contre 352,9 milliards de Fcfa en 2018, et d’après le gouvernement, « l’ensemble de ces ressources serait principalement orienté vers la relance des chantiers à l’arrêt, l’amélioration du système éducatif, de l’offre de santé ainsi que la lutte contre la précarité et les inégalités ».
Le communiqué du gouvernement n’a pas détaillé les hypothèses de l’élaboration du budget ainsi que les objectifs de croissance et de déficit, mais avec les grandes lignes, il apparaît que la stratégie de sortie de crise ainsi que la cure d’austérité misent en œuvre par les autorités, se poursuit. Le Gabon qui est plongé dans une difficile conjoncture économique depuis 2014 avec la chute des prix du pétrole, est sous assistance technique et financière du FMI, grâce à laquelle, le gouvernement du premier ministre, Emmanuel Issoze Ngondet, tente de mettre en œuvre des réformes structurelles, dont certaines impopulaires, avec des résultats satisfaisants.
En début de mois, le pays a vu sa notation financière améliorée notamment par l’agence Fitch Ratings, qui a revu à la hausse la note de la dette souveraine du Gabon, maintenant sa notation à « B » mais relevant sa perspective de « négatif » à « stable ». Pour les autorités gabonaises, cette amélioration de la notation du pays, vient récompenser, « les réformes courageuses et nécessaires impulsées à l’initiative du président Ali Bongo Ondimba », comme l’a souligné le directeur de cabinet de la présidence, Brice Laccruche Alihanga, qui a rappelé « la réforme des comptes publics décidée en juin 2018, pour laquelle le Gabon a reçu le soutien des organisations financières internationales ».
Avec la tribune afrique