Les éléphants pourraient bientôt disparaître du Gabon. Le parc de Minkébé a déjà perdu 80 % de ses éléphants en seulement dix ans. La faute aux braconniers qui sévissent dans la région et qui recherchent de l’ivoire. Le gouvernement a pris des mesures pour lutter contre le braconnage dès 2011, mais celles-ci sont inefficaces. Le phénomène s’intensifie même depuis quatre ou cinq ans, s’organise en réseaux et se transforme.
Vingt carcasses d’éléphants. Lee White et son équipe les ont trouvées il y a trois semaines dans le parc de Minkébé. Lee White est secrétaire exécutif de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) et cette découverte n’est pas la première.
La situation est dramatique. Des experts estiment en effet que plus de 25 000 éléphants ont été abattus en dix ans. Les attaques sont de plus en plus nombreuses. Les braconniers sont aussi plus déterminés et mieux organisés : « Ils tirent à vue sur nos équipes d’éco-gardes. On est obligés de mettre systématiquement des missions mixtes parce qu’on ne peut pas envoyer des gens de l’armée dans ce parc, qui devient un lieu de non-droit. Et malgré tous nos efforts, le problème continue. »
Il s’aggrave même car la mission de la police et des militaires déployés dans le parc se complique. Ils doivent désormais aussi surveiller du côté du Cameroun. En effet, la majorité des braconniers vient de ce pays voisin, c’est en tout cas le constat de plusieurs chercheurs.
Le gouvernement gabonais prend donc de nouvelles mesures et s’adapte. Les éco-gardes du parc ne se déplacent plus sans la présence d’un militaire armé.