Installée à Mouila au Gabon, l’usine d’huile de palme a été inaugurée hier par le Président Gabonais Ali Bongo Ondimba. Cette infrastructure, fruit d’une coopération publique-privé entre Libreville et la firme internationale singapourienne, Olam, est la plus grande en Afrique Subsaharienne.
La banlieue de Mouila, située à 444 km au sud de Libreville, la capitale du Gabon, vient de remporter la « palme d’or rouge ». C’est une usine de transformation d’huile végétale d’une capacité de 138.700 tonnes par an, la plus grande en Afrique subsaharienne, inaugurée ce mardi 11 avril par le président gabonais Ali Bongo. Installée sur une vaste palmeraie de 40.000 hectares, l’usine est le fruit d’un partenariat entre l’Etat Gabonais et le groupe agro-industriel singapourien Olam. Son coût global est estimé à 22 milliards de Fcfa soit 39,6 millions de dollars.
Faire du Gabon le premier exportateur en Afrique
Le groupe Olam qui a l’ambition de faire du Gabon le premier pays africain exportateur d’huile de palme rouge, n’est pas à ses débuts. En 2015 déjà, le géant Singapourien avait inauguré une fabrique d’une capacité de 45 tonnes de fruits par heure. Un important investissement pour accompagner le pays résolument engagé dans la lignée des grands producteurs d’huile du continent. Mais ce n’est pas tout. Depuis son installation au Gabon, la firme a planté plus de 50.000 hectares de palmiers à huile. A cela s’ajoutent les 300 milliards de Fcfa qui ont été consentis par le groupe international en partenariat avec les autorités Gabonaises. Un vaste projet qui s’étend sur une superficie de 100.000 hectares. L’objectif ? Produire 250.000 tonnes de palmier à huile d’ici 2025. Une vision qui n’a rien d’utopique puisque déjà en 2016, les acteurs du secteur avaient tablé sur une production nette de 18.000 tonnes. Grâce à l’ouverture du secteur à d’autres industriels comme les Indiens de 3F Oil Palm Agrotech, plus de 300 tonnes d’huile de palme ont été exportées vers le Cameroun qui devait combler un déficit de 100.000 tonnes. Et ce n’était que le début. D’autres cargaisons ont été exportées vers d’autres pays de la Communauté économiques et monétaires des Etats de l’Afrique Centrale (CEMAC). Il faut dire que cette vocation exportatrice a toutes les chances de se concrétiser car les producteurs du pays viennent de franchir une nouvelle étape. L’huile de palme gabonaise est désormais conforme à la norme RSPO (Roundtable on Sustainable Palm Oil).
L’huile de palme gabonaise certifiée RSPO
Un système de certification validé par des producteurs, distributeurs, et associations de protection de l’environnement internationaux. Il garantit une production éco-responsable. Une véritable aubaine pour les promoteurs, souligne le portail d’informations Le Nouveau Gabon qui cite un acteur du secteur, Eugène Ndong Ndoutoume, coordonnateur du programme business et biodiversité à WWF Gabon.
« La norme RSPO approuvée est un cadre obligatoire pour les futures certifications de production d’huile de palme au Gabon. Tout en intégrant les lois et règlements nationaux applicables, il comprend également de bonnes pratiques sociales et environnementales que les parties prenantes considèrent comme essentielles et nécessaires à une production eco-responsable de l’huile de palme au Gabon ».
C’est donc une victoire pour les militants écologistes du pays qui craignaient jusque-là une déforestation à cause de l’utilisation massives des terres gabonaises pour des plantations de palmiers.
Avec .latribune