La Banque Gabonaise et Française internationale (BGFI) serait de nouveau assignée devant les juridictions françaises ce mardi 13 février par deux lanceurs d’alerte de sa filiale congolaise. Ces derniers réclameraient réparation de tous les préjudices subis du fait du comportement de la banque, lit-on sur le site de la Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF).
Ce mercredi 13 février, deux anciens collaborateurs de BGFI Congo ont décidé d’assigner cette banque devant les juridictions françaises et, par ricochet, la maison mère BGFI Holding. C’est à la suite de la découverte de l’existence de plusieurs transactions suspectes de dizaines de millions de dollars entre la BGFIBank RDC, dirigée par des proches de l’ancien président Joseph Kabila, et des sociétés, elles aussi contrôlées par des proches du président, que Jean-Jacques Lumumba décide d’alerter en interne ses supérieurs. Menacé avec une arme à feu par le Directeur général de la banque et craignant pour sa vie, il quitte son pays avec sa famille puis s’exile en Europe. « Mes alertes, je les ai déclenchés pour l’honneur de notre profession de banquier, pour le bien de notre pays », a déclaré Jean-Jacques Lumumba rapporte la PPLAAF.
A son tour, Guylain Luwere, également collaborateur de la même filiale depuis 2015, en tant que pilote responsable du contrôle de gestion, mettra en garde sa hiérarchie sur des transactions suspectes, concernant des sociétés liées à un réseau d’entreprises sanctionné par le Trésor américain pour financement du terrorisme. Les responsables auront la même réaction qu’avec le premier lanceur d’alerte et l’aurait fait agresser physiquement avec sa femme dans la rue, selon le site de la PLAAF. Lui aussi décidera de s’exiler en Europe. « Nous avons été contraints à l’exil, nos familles souffrent, nous méritons d’être réparés dans nos droits par notre ancien employeur », précise-t-il.
Face à ce qu’ils considèrent comme un calvaire, les deux hommes auraient décidé de porter plainte contre la banque et sa filière pour réparation de tous les préjudices subis du fait du comportement cette dernière. Notons cependant que la Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique n’a publié aucun document corroborant l’existence d’une plainte contre BGFI en France dans sa publication.
Selon Jeune Afrique, les responsables actuels de la Filiale RDC et du Groupe BGFI ont déclaré ignorer pour l’heure l’existence de la démarche des deux lanceurs d’alerte devant la justice française. « Nous n’avons aucune connaissance de cette assignation », a insisté Henri-Claude Oyima, PDG de BGFI Bank.
Par ailleurs, Gabon Media Time a tenté de joindre la responsable de la communication de BGFI Bank à Libreville, Léa Danielle Tsounghat, en vain. Un mail lui a été envoyé pour confirmer cette information. Nous y reviendrons.
Avec gabonmediatime