104 entreprises au Gabon sont les cibles d’une enquête visant à découvrir à quoi de bon pour la nation leurs ont servi les exonérations d’impôts et autres avantages dont elles jouissent de la part de la Direction générale des impôts. D’après un communiqué du ministère gabonais de l’économie, depuis le début du week-end dernier, elles ont été convoquées et ont jusuqu’au 16 février pour prouver leurs réalisations.
Le Gabon a ouvert une enquête sur les retombées positives des exonérations fiscales et autres avantages qu’il a accordé à certaines entreprises sur son territoire. D’après un communiqué du ministère gabonais de l’économie, cette procédure concerne 104 entreprises qui ont été convoquées depuis ce vendredi 09 février 2018 à la Direction générale des impôts (DGI) et s’inscrit dans le cadre de l’opération “justice fiscale”. Les dirigeants de cette centaine d’entreprises auront ainsi à partir ce lundi 12 février et jusqu’au vendredi 16 février 2018 pour apporter les preuves de leurs réalisations effectuées dans l’intérêt du pays grâce aux avantages fiscaux qui leur ont été accordés, précise le communiqué du ministère. « Passé ce délai, les contribuables concernés qui ne se seraient pas présentés se verront retirer le bénéfice desdits avantages », menace d’ailleurs l’autorité dans son communiqué.
Au rang des concernées, plusieurs sociétés évoluant dans le secteur du bâtiment et des travaux publics ont même fermé leurs portes. On retiendra, Séricom de l’homme d’affaire franco-italien Santullo qui n’est plus en odeur de sainteté avec Libreville depuis deux ans, Entraco, une société qui aurait appartenu à Edith Lucie Bongo Ondimba, la défunte épouse de feu Omar Bongo Ondimba, le groupe international singapourien Olam avec deux de ses filiales dont les affaires sont très bonnes au Gabon, le groupe autrichien VAMED, présent dans la construction des hôpitaux ainsi que le groupe marocain CIMAF qui détient le monopole de la fabrication du ciment dans le pays. On notera également plusieurs sociétés chinoises spécialisées dans la construction des routes et l’exploitation du bois qui sont bien présentes sur la liste et interpellées au guichet des impôts à la DGI.
Contenter les partenaires financiers et renflouer les caisses de l’Etat
L’opération “justice fiscale” n’est pas un contrôle de routine. Il s’agit surtout d’une réaction de la part des autorités gabonaises qui sont critiquées de part et d’autre par les partenaires financiers tels que le Fonds monétaire international (FMI), qui choqués par le nombre important des exonérations à l’origine des grands manques à gagner dans les caisses de l’Etat. Aussi, il s’agit pour le gouvernement, de mettre fin aux privilèges qui pénalisent des entreprises du même secteur n’ayant pas accès à ces mêmes avantages mais aussi et surtout de renflouer les caisses de l’Etat, grâce aux recettes fiscales ou aux sanctions probables.
Notons que l’opération “justice fiscale” se poursuit pour encore un mois selon le communiqué et a pour objectif de contribuer à terme, à améliorer le climat des affaires au Gabon, favoriser une concurrence saine avec le retour à une équité fiscale, encourager les investissements, soutenir l’égalité dans le traitement des opérateurs, contribuer à l’encadrement des avantages fiscaux pour une supervision administrative adéquate, afin d’optimiser les recettes fiscales.
Avec latribuneafrique