L’intégration économique intéresse également les administrations territoriales qui y voient un moyen pour renforcer leur attractivité et mettre en place une stratégie de marketing territoriale.
La première édition casablancaise du Futur.E.S In Africa qui ferme ses portes le 2 mars a aussi été l’occasion pour débattre de l’utilisation et des effets de l’innovation technologique dans la gestion territoriale.
«De plus en plus connectée, de mieux en mieux équipée, des smartphones au développement du e-commerce, de l’Internet haut débit à l’accès en ligne aux services publics, l’Afrique est profondément transformée par les innovations numériques et offre un visage de modernité qui contraste parfois avec la lente transformation de nos économies européennes», a déclaré Valérie Pécresse, présidente du Conseil régional d’Île de France.
La conseillère régionale a également tenu à rappeler les opportunités de collaboration entre les représentations territoriales françaises et africaines en termes d’intégration numérique. «L’éducation, l’alimentation, la santé, la sécurité, le commerce… sont autant d’opportunités de collaboration entre nos écosystèmes d’innovation. Le numérique rebat totalement les cartes et donne un avantage immédiat à ceux qui comprennent mieux et plus vite que les autres la nature des besoins à satisfaire».
Stratégie d’attractivité
Côté marocain, Mustapha Bakkoury, président de la région Casablanca-Settat, a précisé que «le passage au numérique n’est pas une fin en soi, mais un levier stratégique majeur et un catalyseur de développement inclusif ouvert sur les synergies du territoire». L’intégration numérique devrait, selon Bakkoury, apporter des réponses simples et efficaces aux besoins de ses usagers, de manière à servir de «stratégie d’attractivité et de marketing territorial».
Une vision qui serait transposable à l’ensemble du Continent, avec des législations appropriées, des infrastructures adaptées, l’encouragement de cette transformation et l’harmonisation des projets publics liés qui y sont liés. La mise en place d’une administration électronique, l’incitation à l’entreprenariat numérique et le renforcement du volet formation sont autant des préalables à l’intégration numérique des administrations territoriales.
Lutter contre la corruption
L’optimisme des politiques ne semble pas partagé par le patronat marocain. Actuellement, 6% seulement des entreprises marocaines recourent à Internet. «Il n’y a pas d’exception startup, il existe une culture, voire une idéologie», avoue Othman El Ferdaous, secrétaire d’État chargé de l’Investissement.
Miriem Bensalah-Chaqroun, présidente de la CGEM (patronat marocain) va plus loin en rappelant que l’intégration numérique signifie également «l’allègement des lourdeurs institutionnelles». Pour Bensalah-Chaqroun, intégrer le numérique à l’administration devrait permettre «la réduction de la corruption et renforcer la lutte contre ce phénomène, le digital ne pouvant que faire baisser la corruption».
Le patronat a également appelé à une réforme de l’accompagnement des entrepreneurs «qui ne peut se montrer efficace sans prise de risques et sans faire confiance à l’intelligence des entrepreneurs». Pour la CGEM, l’éclosion d’un écosystème startups est conditionnée à la «désinhibition du facteur amplificateur de risques, dû à l’appréhension lié à la mortalité des entreprises».
Startups primés
Futur.E.S In Africa ne se limite pas qu’aux débats, mais vise également à mettre sur le devant de la scène des startups. Les organisateurs de l’événement ont sélectionné 32 startups pour présenter leurs business model lors de cette édition. «Les projets présentés au cours de ces deux journées s’articulent autour de trois thématiques essentielles au développement des Smart Régions», précise Valérie Pécresse.
Le concours Futur.E.S In Africa a primé pour cette édition le trio Mascir (Maroc), Pay Yes (France) et Kea Medicals Afrique (Bénin). Le jury a également primé l’entreprise marocaine Africa Key Partners du prix de l’inclusion panafricaine, alors que le coup de cœur a été décerné à Infinit Loop ( Maroc) pour sa solution V-T-Bot ou Virtual Teacher Robot.
Avec latribuneafrique