En Afrique du Sud, après les hommages à Winnie Mandela, place aux polémiques. Tout au long de ce deuil national, il a été question de la relation entre l’icône de la lutte contre l’apartheid et son parti, l’ANC, dont elle a été une des leaders avant d’en être écartée à cause de sa réputation sulfureuse. Moins de 48h après ses funérailles nationales, on apprend que de nombreuses discussions ont eu lieu entre la famille Madikizela-Mandela et les partis politiques pour honorer la mémoire de la mère de la Nation.
En façade tout était parfait, samedi 14 avril, dans le stade d’Orlando. La famille Mandela, les grandes figures de l’ANC, des présidents étrangers et même des membres de l’opposition enchainent les discours devant 35 000 personnes. En arrière-plan, c’est tout l’inverse. La famille Mandela et l’ancien parti de la défunte se sont livrés à une véritable guerre pour l’organisation des funérailles.
La famille de la mère de la Nation ne voulait pas voir l’ANC participer à la cérémonie. Elle reprochait au parti de s’être débarrassé de sa plus grande combattante dans les années qui ont suivi la fin de l’apartheid.
Une cérémonie sous tension
Une volonté que l’ANC ne pouvait s’imaginer respecter, tant il lui était impossible de ne pas honorer l’une de ses figures historiques. Pour se faire une place dans le programme, le parti aurait forcé la main à la famille au terme de négociations de dernières minutes.
Résultat, une pression palpable lors d’une cérémonie quasiment monopolisée par l’ANC. Ce qui a valu à la formation ces mots aigres de la fille de Winnie, Zenani Mandela, à la tribune : « Pourquoi ont-ils attendu sa mort pour enfin dire la vérité sur ma mère » ?
Avec rfi