Le Front Polisario a averti les entreprises touristiques des Îles Canaries intéressées par d’éventuels investissements à Dakhla qu’il les traduirait en justice « pour complicité d’agissements illégaux soutenue par Rabat », a indiqué, mercredi 7 mars, le journal local La Opinión de Tenerife.
C’est une mise en garde claire, en cohérence avec le discours qu’il a tenu il y a quelques jours, à l’issue de sa victoire juridique sur le Maroc, excluant le Sahara occidental de l’accord de pêche établi entre le Royaume et l’Union européenne. Le Front Polisario poursuit sa lutte pour protéger l’exploitation de son territoire.
Dans un communiqué, la délégation sahraouie a fait savoir qu’« appeler les entrepreneurs canariens à investir dans les zones occupées du Sahara Occidental est inciter au délit et à l’illégalité », rapporte le média espagnol, avant de continuer citant le communiqué : « Nous pensons qu’aucun de ces entrepreneurs n’aimeraient voir son nom ni celui de leur entreprise repérés (…), dans un moment où toute activité économique dans la zone est observée minutieusement ».
Une lutte directe contre Rabat
La République arabe sahraouie démocratique (RASD) estime que « l’invitation qu’a fait le Maroc pour que ces entreprises des Canaries investissent à Dakhla » vise à donner du poids au « régime de l’occupation », indique la même source, précisant que toujours d’après le Front Polisario, cette initiative constitue pour le royaume alaouite une tentative afin de pallier les impacts des décisions de Bruxelles.
Alors que le Polisario a souligné sa victoire sur l’affaire du navire chargé de phosphate retenu en Afrique du Sud, l’organisation a considéré que « le Maroc cherche à enrayer toute solution au conflit », avant d’inviter les entreprises canariennes à s’abstenir de toute activité économique au Sahara occupé jusqu’à la résolution définitive du conflit, rappelant que « l’unique interlocuteur légitime pour négocier n’importe quel accord reste le Front Polisario ».