En France, le diabète est à l’origine de près de 8.000 amputations par an, selon une étude publiée ce 10 novembre dans le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) de l’Institut de veille sanitaire (InVS).
Quand le diabète est mal régulé durant une trop longue période, le sucre en circulation dans le sang provoque une inflammation des artères et de vaisseaux sanguins de petits calibres (artérioles). Enflammés, ces vaisseaux se rétrecissent, ce qui réduit l’apport en oxygène à de nombreux petits nerfs et organes.
Selon le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, en 2013, les diabétiques ont été 2,2 fois plus nombreux que les non-diabétiques à être hospitalisés pour un infarctus du myocarde et 1,6 fois pour unaccident vasculaire cérébral (AVC). Ils sont également neuf fois plus nombreux à être traités pour uneinsuffisance rénale.
Au niveau des pieds et des genoux, cette plus faible oxygénation s’accompagne d’une perte de sensibilité nerveuse et une importante diminution de la cicatrisation.
Ne ressentant plus la douleur, le patient ne s’inquiète pas des différentes lésions qui peuvent apparaître à la surface de ses membres. La cicatrisation ne s’effectuant pas, l’infection progresse, de plus en plus rapidement. Il peut alors débuter une gangrène. Et si rien n’est fait à temps pour rétablir la circulation des zones asphyxiées, l’amputation sera inévitable.
7.749 diabétiques amputés en 2013
Se référant à des données de l’Assurance-maladie et par les hôpitaux, les chercheurs de l’Institut de veille sanitaire (InVS) estiment que 7.749 diabétiques ont été amputés d’un membre inférieur en 2013. Le chiffre est sept fois inférieur pour l’ensemble des amputations de la population non diabétique.
Ce chiffre est à mettre en relation avec les 20.000 hospitalisations annuelles de personnes diabétiques une plaie au pied – soit cinq fois plus que la population non diabétique. En 2013, 52% des amputations ont concerné l’orteil, 19% le pied, 17% la jambe et 12% la cuisse. Les amputés étaient très majoritairement des hommes, âgés en moyenne de 71 ans en moyenne au moment de l’intervention. Un patient sur cinq doit être ré-amputé au cours de l’année.
Selon l’InVS, si mes hospitalisations pour des plaies au pied ont augmentées de 20% entre 2010 et 2013, le nombre d’amputations est resté stable ces dernières années, grâce à un programme de prévention des lésions du pied lancé en 2005 et au remboursement, par l’Assurance-maladie, de plusieurs séances de soins podologiques pour les diabétiques.
C’est en Guyane et en Guadeloupe que le taux d’amputation est le plus élevé, suivies par la Martinique, la Réunion, la Basse-Normandie et le Pas-de-Calais. Les hospitalisations pour plaies sont en revanche plus nombreuses en France métropolitaine, le Nord-Pas-de-Calais arrivant en tête.
avec allodocteurs