Le ministre de l’économie aurait profité du salon Viva Technology pour annoncer son intention d’équiper les services des douanes de deux véhicules capables de “voler” au dessus de l’eau.
D’après nos confrères du Parisien, le ministre de l’économie Emmanuel Macron aurait profité de sa visite au salon Viva Technology de Paris pour acquérir deux “SeaBubbles” à destination du service des douanes. En réalité, “ce sont les douaniers de Bercy qui pilotent les vedettes entre Bercy et l’Assemblée Nationale qui nous ont contacté en mars dernier” nous a expliqué Alain Thébault, le marin concepteur de ces véhicules de la taille d’une Twingo conçues pour “voler” au dessus de la surface de l’eau à l’aide d’ailerons.
4 “foils” sous l’habitacle
“L’objectif est de transporter les ministres en remplaçant les lourdes navettes par de petits véhicules électriques“, nous précise le navigateur. Les SeaBubbles sont inspirées des “foils” utilisés par des navires tels que l’hydroptère pour s’élever au dessus de l’eau avec la vitesse, et limiter ainsi les frottements avec la coque. Résultat, la trainée dans l’eau est considérablement réduite, ce qui permet au bateau d’aller flirter avec des vitesses jamais atteintes par les voiliers conventionnels (monocoques ou multicoques). Les SeaBubbles reprennent donc ce principe. Sous l’habitable, elles reçoivent quatre foils qui assurent un décollage dès 6 nœuds. Elles peuvent alors continuer à voler tranquillement jusqu’à 10 nœuds (environ 18 km/h), la vitesse maximale autorisée pour la navigation sur la Seine. “Grâce aux foils, nous réduisons la trainée de 40%, ce qui nous permet d’utiliser une motorisation électrique qui n’émet aucune pollution. Les batteries sont situées sous le plancher de l’habitacle, comme sur une voiture Tesla“, expliquait à Sciences et Avenir Alain Thébault. L’autonomie de ces engins serait comprise entre 80 et 100 km. Le navigateur a reçu le soutien financier d’Henri Seydoux, le patron de Parrot, mais aussi de la société de capital-risque Partech Ventures. Selon Alain Thébault, le projet intéresse aussi la ville de Londres pour développer ce nouveau mode de transport sur la Tamise, mais aussi Genève pour le Lac Léman et la baie de San Francisco. “Nous sentons un véritable enthousiasme autour de ce projet assure Alain Thébault. Une ville américaine nous a même commandé 1200 bulles. Mais pour le moment, nous ne communiquerons pas plus avant le déploiement de 60 bulles et de leur écosystème de réservation dans Paris, au printemps prochain“, nous a précisé Alain Thébault.
Avec Sciences et Avenir