Dans une tribune publiée dans Libération, les historiens Jean-Pierre Chrétien et Pierre Boilley dénoncent l’absence des civilisations d’Afrique au sein des programmes scolaires. Un thème pourtant enseigné au collège jusqu’à l’an dernier.
La disparition de l’apprentissage des civilisations africaines parmi les programmes scolaires français agace les historiens Jean-Pierre Chrétien et Pierre Boilley. Dans une tribune publiée dans le quotidien français Libération, ces derniers dénoncent le retrait de cet enseignement au sein des programmes de 5ème, pourtant introduit dans les manuels scolaires jusqu’en 2015.
« Un oubli coupable », dénoncent les deux historiens. « Comment comprendre la rupture dramatique causée par la traite des esclaves, comment comprendre le sens des interventions coloniales, si l’on ignore tout de l’histoire qui les a précédées ! », s’indignent Jean-Pierre Chrétien et Pierre Boilley. Avant de qualifier ce retrait de « mépris », contraire aux valeurs de la République, et d’appeler les responsables de la rédaction de ces programmes à « reprendre leurs esprits ».
Dans un document publié par l’Éducation nationale sur le programme d’histoire prévu pour la classe de 5ème, l’enseignement « Regards sur l’Afrique » représentait « environ 10% du temps consacré à l’histoire ». Les enseignants étaient alors priés de choisir une civilisation de l’Afrique subsaharienne parmi l’empire du Ghana, l’empire du Mali, l’empire Songhaï ou encore le Monomotapa. Objectif : « montrer que l’Afrique subsaharienne a donné naissance, dans les siècles correspondant au Moyen Âge européen, à des civilisations brillantes et originales ». Une ouverture sur l’histoire du continent désormais réduite à la traite esclavagiste.
Avec JeuneAfrique