La dépréciation du franc guinéen ces derniers temps est devenue si préoccupante qu’elle ne pouvait pas ne pas être évoquée au point de presse que le ministre de l’Economie et des Finances a donné mardi à l’occasion de la fin de mission des experts du FMI et de la Banque Mondiale à Conakry.
L’émission des nouvelles coupures de 20 mille serait-elle à l’origine de la dépréciation actuelle du franc guinéen ?
Sur la question, les réponses du ministre de l’Economie ainsi que du gouverneur de la BCRG sont catégoriques et sans appel.
D’après le ministre d’Etat, Mohamed Diaré, les nouveaux billets de 20 mille n’ont absolument rien à voir avec la dépréciation du franc. Pour lui, ce décrochage du franc guinéen face au dollar n’est nullement une surprise. Il s’agit, soutient-il, d’un cycle vertueux, une dynamique normale favorable aujourd’hui au dollar à telle enseigne qu’il s’apprécie quasiment devant toutes les autres monnaies.
‘’L’Euro est plus forte que le franc guinéen parce qu’elle est bien soutenue. Cette année, l’euro s’est décroché vis-à-vis du dollar. Donc si le franc guinéen aussi se décroche vis-à-vis du dollar, cela ne doit pas être une surprise. C’est la même chose pour le FCFA. Il s’agit d’un cycle vertueux donc, une dynamique normale’’, a déclaré le ministre des Finances.
Tout en renchérissant, le gouverneur de la BCRG, Dr. Lounceny Nabé précise que depuis un certain temps, il y a une tendance à l’appréciation du dollar par rapport à toutes les monnaies. D’ailleurs, a-t-il indiqué, tout au long de l’année 2014 tout comme en 2015, cette appréciation a été beaucoup plus faible en Guinée que dans la zone CFA par exemple.
‘’A un moment donné on avait 1 euro pour 1,40 dollars. Aujourd’hui, on est autour de 1 euro pour 1,1 dollars. On est presque à la rencontre des deux monnaies. Ce qui veut dire que le dollar s’est fortement apprécié par rapport à toutes les monnaies du monde. Le franc guinéen ne peut pas être en marge d’une telle évolution. A cela, on peut ajouter également les chocs que l’économie guinéenne a subis en 2014 et en 2015. Des chocs liés aux effets de la maladie à virus Ebola, à l’arrêt des investissements et à la fermeture de la plupart les grands projets d’investissement sur lesquels étaient bâties les hypothèses de croissance de l’économie guinéenne sur ces années. Comme conséquences, les réserves de change des banques se sont fortement contractées, à date, de l’ordre de 70 pour cent par rapport au début de l’année 2015’’, a expliqué le gouverneur de la Banque Centrale.
Selon lui, ce sont des évolutions qui sont tout à fait normales et qui se constatent dans la gestion de toute monnaie. Naturellement avec des politiques mises en œuvre et les soutiens que ne vont manquer de reprendre la communauté financière internationale, a-t-il indiqué, la BCRG sera mise à même de défendre avec plus vigueur et de pertinence la monnaie nationale. Et de conclure, ‘’les coupures de 20 mille francs n’ont absolument rien à voir avec cette dépréciation du franc guinéen.’’
D’ailleurs, a-t-il enfin remarqué, malgré les récriminations qui ont été faites au départ, l’accueil du billet de 20 mille est triomphal dans le public
avec guineenews