Une victoire pour Trump ?
La promesse de Donald Trump de voir la fabrication des produits Apple revenir aux États-Unis pourrait devenir réalité. Le géant chinois, sous-traitant majeur de l’iPhone, a annoncé son intention d’établir une usine dans le pays de l’Oncle Sam.
Une création nette de 30 000 à 50 000 emplois. La multinationale chinoise Foxconn, spécialisée dans la fabrication de composants électroniques pour les smartphones et ordinateurs se déclare prête à investir 7 Mds de $ dans une usine de fabrication d’écrans aux États-Unis. Deux conditions sont toutefois posées par Terry Gou, président de Foxconn, dans les colonnes du Nikkei Journal : la participation d’Apple à l’investissement et des incitations de la part de l’Etat d’accueil et du gouvernement fédéral.
La marque à la pomme serait en effet directement concernée par la création d’une telle usine sur le sol américain. Foxconn est le plus important partenaire technique d’Apple et nombre des composants de l’iPhone sont fabriqués dans l’usine de Foxconn en Chine. Apple pourrait avoir intérêt à ce rapatriement qui permettrait un allègement des frais de transport, argumente Terry Gou.
La Pennsylvanie mène les enchères
Quant aux incitations gouvernementales, elles seraient indispensables pour que l’investissement soit “économiquement intéressant”, explique Gou, et prendraient la forme d’un accès moins cher à l’électricité et l’achat de terrains à moindre coût. À ce jeu-là, c’est l’état de Pennsylvanie qui tient la corde, en proposant pour l’instant la meilleure offre à Foxconn. La Pennsylvanie… ou l’un des swing states de la dernière élection présidentielle américaine. Cet état a en effet élu Donald Trump après près de 30 ans de vote démocrate sur la promesse de création d’emplois. L’annonce de Foxconn fait donc doublement les affaires de M. Trump, qui a martelé durant la campagne sa volonté de forcer Apple à fabriquer aux États-Unis.
In fine, les avantages de cette relocalisation n’effaceraient pas ses inconvénients économiques. Pour Terry Gou, ce seraient les consommateurs américains qui en absorberaient le coût : “A l’avenir, ils paieront jusqu’à 500 $ de plus pour un produit américain, qui ne sera pas forcément meilleur qu’un téléphone à 300 $”. Quant à Tim Cook, CEO d’Apple, il avait déclaré lors d’un entretien télévisé en décembre 2015 qu’à l’inverse de la main d’œuvre chinoise, “les travailleurs américains n’avaient plus les compétences pour fabriquer les produits Apple”.
Avec lesnumeriques