En marge de la 71e assemblée générale des Nations Unies qui se tient à New York du 20 au 26 septembre, le secrétariat au Commerce américain tient, également dans la capitale économique américaine, la deuxième édition d’un forum sur les relations commerciales entre l’Afrique et les États-Unis. À cette occasion, la secrétaire au Commerce américain en fonction depuis juin 2013 a répondu à “J.A.”.
Alors que s’ouvrait ce 21 septembre à New York le second sommet États-Unis-Afrique, qu’attendez-vous de cette rencontre ?
Penny Pritzker : Ce forum constitue un mécanisme afin de construire des relations soutenues entre les chefs d’État africains, les États-Unis et les secteurs privés de nos pays. Notre but est donc double : appliquer les mesures du premier forum et dynamiser de nouvelles réformes ainsi que la création de partenariats additionnels.
Pour ce faire, nous allons nous concentrer sur des questions critiques telles que l’action régionale, l’intégration globale, la diversification économique, le développement de la main-d’œuvre et des infrastructures et l’innovation. Il y a donc beaucoup d’actions à poursuivre à l’occasion de ce forum. Ce qui est important, c’est que les partenaires privés sont des acteurs clés. Parce qu’ils mettent du capital sur la table, ils créent des emplois, ils appuient la formation. Ils peuvent aider à la prospérité aussi bien aux États-Unis qu’en Afrique. Voici fondamentalement le concept de diplomatie commerciale. Le potentiel est donc très fort. Nous aurons de nombreux contrats à annoncer.
Les partenaires privés sont des acteurs clés. Parce qu’ils mettent du capital sur la table, ils créent des emplois, ils appuient la formation. Ils peuvent aider à la prospérité aussi bien aux États-Unis qu’en Afrique.
Où en sont à l’heure actuelle les relations commerciales Afrique-États-Unis ?
Les importations non-pétrolières depuis les États-Unis en provenance d’Afrique ont augmenté de +46% depuis 2009 [total de 39 milliards de dollars en 2013]. Dans le même temps, les exportations de biens et services depuis les États-Unis vers l’Afrique ont augmenté de 59% [23 milliards de dollars en 2013]. Les relations commerciales s’améliorent donc mais il reste encore un potentiel très fort, en raison, comme je l’ai dit, de la croissance en Afrique.
Par exemple, ce 20 septembre, nous avons eu une réunion avec trois chefs d’État africains originaires d’Afrique de l’Est, les présidents du Kenya [Uhuru Kenyatta], de l’Ouganda [Yoweri Kaguta Museveni] et de l’Éthiopie [Mulatu Teshome], et le vice-président du Kenya, William Ruto, ainsi qu’un député de Tanzanie, venu avec une délégation.
Et nous avons travaillé sur les moyens de développer l’industrie agro-alimentaire et d’améliorer les infrastructures. Lors de cette réunion, des PDG américains et des sociétés ont été capables de présenter des technologies ad hoc dans tous ces domaines clés. Notre accord prévoit ainsi le développement d’une place de marché digitale pour l’agriculture à l’échelle de toute l’Afrique de l’Est afin de créer une chaîne logistique globale. Nous avons également réussi à nous mettre d’accord sur le dialogue États-Unis-Afrique de l’Est en ce qui concerne la modernisation des aéroports et l’accroissement du trafic aérien.
D’une façon générale, nous travaillons à créer les conditions de l’optimisation du commerce entre les États-Unis et l’Afrique. Ce forum doit être un catalyseur. Nos partenaires en Afrique subsaharienne se développent en ouvrant de nouveaux bureaux en Angola, en Tanzanie, en Éthiopie ou au Mozambique, et pour renforcer leurs opérations au Ghana. Ce qui doit permettre aux compagnies africaines de réaliser plus d’affaires aux États-Unis et inversement.
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En 2015, Barack Obama a signé l’extension de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA) pour dix ans. Cette loi, déjà en vigueur depuis 2000, est parfois accusée d’être inefficace et de desservir les pays qui ne sont pas producteurs d’hydrocarbures ou de textiles. Que répondez-vous ?
Tout d’abord, l’extension d’AGOA est très importante dans la mesure où elle facilite la possibilité pour les pays africains de vendre plus de biens et services aux États-Unis. Elle permet aussi d’adresser les problèmes qui se posent aux leaders du marché africain. Par exemple : comment obtenir une meilleure chaîne du froid pour acheminer mes produits agricoles depuis leur lieu de production jusqu’au marché américain ?
C’est pourquoi nous devons nous attaquer à la question des infrastructures dans ces pays pour qu’ils puissent profiter de l’AGOA. Cette loi est une étape décisive pour l’Afrique. Il est essentiel que davantage de compagnies africaines soient capables de venir nous voir et que nous puissions les aider à vendre leurs produits aux États-Unis. Ensuite, nous voulons que des compagnies américaines développent de nouveaux partenariats avec des producteurs africains.
avec jeuneafrique.