« Aucune économie ne peut servir le peuple sans une base culturelle », affirmé Abdoulaye Konaté.
Le lancement de la constitution du Fonds africain pour la culture (Fac) a été marqué, le 28 novembre 2017, par une exposition d’œuvres d’art de plusieurs artistes donateurs.
A la Rotonde des arts, à Abidjan-Plateau, le public peut apprécier les créations de Soly Cissé (Sénégal), Abdoulaye Konaté (Mali), Ludovic Fadairo (Bénin), George Camille (Seychelles), Siriki Ky (Burkina Faso), Amahiguéré Dolo (Mali), Houda Ghorbel (Tunisie), Wadi Mhiri (Tunisie), Dany Leriche & Jean-Michel Fickinger (France), Daphné Bitchatch (France), Nu Barreto (Guinée Bissau) et Amadou Sanogo (Mali).
Mais avant le vernissage, le président d’Arterial Network, Mamou Daffé a expliqué que le Fonds africain pour la culture a pour vocation d’accompagner les secteurs artistiques et culturels. Sa mission, a-t-il souligné, sera de soutenir « la professionnalisation tout le long de la chaîne de valeur des industries culturelles et créatives ».
Ainsi, ce Fonds vise à « contribuer à l’accès au travail décent et à l’amélioration durable des conditions de vie des artistes, des professionnels et de leur environnement immédiat ». La mise en place de ce Fonds a été possible, dira-t-il, grâce à l’implication et aux dons d’artistes africains et internationaux de renommée mondiale.
Les recettes dégagées par l’exposition-vente alimenteront le fonds. Avec la trentaine d’œuvres acquises qui bénéficieront d’une exposition itinérante, c’est en valeur vénale environs 50 millions de FCFA pour un départ. M. Daffé a annoncé le lancement des premiers appels à projet pour le premier trimestre 2018. Qui s’adresse entres autres, aux promoteurs, aux artistes professionnels, aux individus ayant des vocations artistiques, dispositifs de formation des arts. Pour lui, en militant pour la mise en place d’un tel instrument, c’est la preuve que ces artistes ont pris conscience du rôle des arts dans le développement humain, social et économique.
L’artiste Abdoulaye Konaté, représentant des ambassadeurs du Fonds a indiqué que cette initiative permettra d’éviter au plus jeunes les difficultés que les devanciers ont connues. « Nous allons continuer de faire appel aux autres artistes pour alimenter le fonds. L’essentiel que les jeunes artistes vivent de leur art », a-t-il soutenu. Pour lui, c’est un début pour que l’art et la culture qui constituent l’Adn des peuples soient entendus et pris en compte. « Aucune économie ne peut servir le peuple sans une base culturelle », a-t-il affirmé.
Pour sa part, la secrétaire générale d’Arterial Network, Tojo Yharimanana a rappelé que son institution est un réseau panafricain dynamique de la société civile. Elle regroupe des artistes, des organisations et des institutions engagées dans le secteur créatif africain. Aussi a-t-elle expliqué que pour Arterial Network, mettre la culture au coeur des politiques publiques du développement de nos pays est une condition sine qua non pour un développement équitable et pérenne du continent Africain.
Il faut noter que la conférence biennale d’Arterial aura lieu le 30 novembre 2017 à Abidjan au siège du Masa. Ce, après la dernière réunion du comité de pilotage (représente les cinq régions d’Afrique) actuel, le 29 novembre 2017. Des représentants individuels de chaque affilié national, représentant 17 pays africains, sont attendus pour cette conférence.
Avec fratmat