Pour assurer une autonomie financière à l’Union Africaine (UA) qui, jusqu’ici, bénéficie de la manne financière de l’Union européenne, le président rwandais Paul Kagame (photo), nouvellement porté à la tête de l’institution panafricaine, a décidé de l’institution d’une taxe de 0,2%, sur certains produits importés par les pays africains.
Si elle procurera une bouffée d’oxygène à l’institution et lui donnera une marge de manœuvre pour son fonctionnement, cette taxe n’est pas du goût de tous les dirigeants présents au sommet de l’Union africaine, qui s’est achevé le 29 janvier, dans la capitale éthiopienne. Des pays comme l’Egypte ou encore l’Afrique du Sud ne l’accueillent pas avec enthousiasme, au vu de l’extraversion de leur économie. D’autres pays d’Afrique subsaharienne pourraient également connaître une hausse des taxes et impôts sur leur territoire, si jamais cette nouvelle taxe venait à être appliquée de manière systématique.
Bien que certains dénoncent le caractère unilatéral de la mesure et la dérive autoritaire du chef de l’Etat rwandais, une vingtaine de chefs d’Etat ont déjà adopté la mesure.
La taxe sur certains produits importés en Afrique pourrait constituer une source importante de ressources pour le fonctionnement de l’Union africaine. D’après le Centre de droit commercial pour l’Afrique australe (TRALAC), le continent a importé pour 65,8 milliards de dollars de denrées alimentaires, en 2016.
Parmi les plus gros importateurs, l’on avait effectivement certains qui l’ont contestée à Addis-Abeba, notamment l’Egypte avec 15% de la valeur des achats, soit 10 milliards de dollars ; elle est suivie de l’Algérie et de l’Afrique du Sud qui avaient respectivement réalisé des importations de l’ordre de 12% (8 milliards de dollars) et 9% (5,7 milliards de dollars).
Le Maroc et le Nigeria arrivaient, selon le TRALAC, en quatrième et cinquième place avec 4,6 milliards de dollars (7%) et 4,5 milliards de dollars (7%).
Si la «taxe Kagame» était adoptée par l’ensemble des Etats membres comme l’a souhaité le président sortant de l’Union africaine, Alpha Conde, celle-ci pourrait générer environ 30 millions de dollars, par an, pour le fonctionnement de l’institution.
Avec lenouveaugabon