Lancée en novembre dernier, l’émission de ces obligations conformes aux règles de l’islam, a permis de mobiliser 150 milliards de F CFA, dont quasiment la moitié auprès d’investisseurs situés en dehors de la zone UEMOA.
Premier test réussi pour la Côte d’Ivoire. Pour sa première incursion sur le marché de la finance islamique, le pays a mobilisé 150 milliards de F CFA (228,67 millions d’euros) pour son premier sukuk. Ces titres, d’une maturité de cinq ans, portent une « marge de profit » de 5,75 % (la finance islamique interdit la prise d’intérêt).
Investisseurs
Pour cette émission, réalisée avec l’appui de la Société islamique pour le développement du secteur privé (SID), les autorités ivoiriennes avaient organisé, du 14 au 19 novembre 2015, une tournée de présentation aux investisseurs en Arabie Saoudite. Une opération qui semble avoir porté ses fruits.
Selon un communiqué du Trésor public ivoirien, publié le 13 janvier, 45 % des obligations émises dans le cadre de ce sukuk ont été acquises par des souscripteurs situés en dehors de la zone UEMOA* pour un total de 67 milliards de F CFA. « En Côte d’Ivoire, ce sont plus de 55 milliards de F CFA, soit 37 %, tandis que les souscripteurs de l’UEMOA totalisent plus de 26 milliards de FCFA, soit 17 % », détaille le document.
Les investisseurs institutionnels ont raflé près de 98 % des titres émis (148 milliards de F CFA), devant les entreprises (829 millions de F CFA) et les particuliers (1,1 milliards de F CFA).
Diversification
Cette levée de fonds est le premier volet d’un programme de mobilisation de 300 milliards de F CFA en sukuk sur la période 2015-2020.
Malgré des débuts lents, la finance islamique gagne de plus en plus d’adeptes sur le continent africain. La Côte d’Ivoire est le deuxième État de l’UEMOA à émettre un sukuk après le Sénégal, qui a mobilisé 100 milliards de F CFA, il y a deux ans. L’Afrique du Sud a elle levé 500 millions de dollars pour son premier sukuk en septembre 2014.
Le Niger a signé un accord avec l’ICD pour la levée de 150 milliards de F CFA d’ici à 2020. Le Nigeria s’est également dit intéressé. Au nord du continent, la Tunisie prévoit de lever 1 milliard de dinars en 2016 pour son premier sukuk.
*Les pays membres de l’UEMOA sont : Le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.
avec jeuneafrique