Sur le milliard d’euros escompté, la Tunisie n’a finalement réussi à lever que 850 millions d’euros dans le cadre de sa nouvelle émission d’euro-obligations effectuée le 10 février, selon un communiqué du ministère des Finances. Le taux de rendement de cet eurobond d’une maturité de 7 ans, qui servira à couvrir le déficit budgétaire du pays, a été fixé à 5,75%.
L’annonce de la dégradation de la notation de « BB-» à « B +» de la note souveraine de la Tunisie par Fitch Rating à la veille du road show relatif à cet eurobond a certainement contribué à la réception mitigée de la nouvelle émission par les divers investisseurs institutionnels et privés de ce marché.
A cette dégradation s’est ajouté quasi-concomitamment le communiqué de la dernière mission d’experts du Fonds monétaire international (FMI), qui a visité récemment Tunisie et dont les commentaires convergent vers les points indiqués par Fitch Rating (creusement des déficits jumeaux, retard dans la mise place des réformes fiscale et d’allègement des effectifs dans la fonction publique, mauvaise situation financière des caisses de sécurité sociale etc…).
«Il est devenu plus difficile pour la Tunisie, au regard des conditions de cette dernière émission, de boucler ses transactions aux montants annoncés et/ou souhaités, et surtout d’accéder à des maturités et à des niveaux de marge acceptables à même, d’une part, d’éviter des concentrations d’échéances sur le court terme et d’alléger le coût du service de la dette extérieure soumis par ailleurs à la dépréciation du taux de change du dinar », a commenté le Centre de prospective et d’études sur le développement, un think tank indépendant tunisien. Et d’ajouter : « Ce constat est d’autant plus difficile que le marché financier international a constitué, au cours des trois dernières décennies, une source permanente, disponible et importante de financement. Il importe par conséquent de s’employer à initier dans les meilleurs délais les réformes structurelles requises, de s’engager fermement sur la voie de la maîtrise des grands équilibres du pays, afin de pouvoir reconstruire la notation souveraine du pays et la confiance des marchés dans le risque tunisien ».
Le ministère des Finances tunisien avait annoncé en décembre dernier que ce pays d’Afrique du Nord aura besoin de 8,5 milliards de dinars (3,71 milliards de dollars) d’emprunts extérieurs en 2017 pour couvrir le déficit budgétaire. Plus de cinq ans après la chute du régime de Ben Ali, suite à une révolte populaire, la Tunisie peine à relancer son économie mise à mal par des troubles politiques et des mouvements sociaux incessants, ainsi que par une série d’attentats terroristes.
Le gouvernement prévoit une croissance économique de 2,5% en 2017 contre un taux de 1,5% en 2016
Avec agenceecofin