La mise sur pied de cet instrument va permettre de mieux structurer la filière et offrir l’opportunité aux acteurs de parler d’une seule et même voix.
La filière agricole ivoirienne a désormais son Organisation interprofessionnelle agricole (Oia).
Cette structure a été portée sur les fonts baptismaux au terme de l’assemblée générale constitutive qui s’est déroulée du 19 au 22 septembre à Yamoussoukro.
Son tout premier président du conseil d’administration, désigné à l’unanimité des membres des collèges de producteurs, de transformateurs et de distributeurs, est Pierre Zro Bi.
Il est issu du collège des producteurs et du pôle Riz de Yamoussoukro.
Au cours de son mandat qui dure trois ans, son 1er vice- président sera Diabaté Mory. Il émane du collège des transformateurs. Quant à son 2e vice- président qui est une femme, elle s’appelle Kouadio Natacha Annick et provient du collège des distributeurs.
Pour le président Pierre Zro, la création de l’Oia Riz est le résultat de la détermination du gouvernement à professionnaliser cette filière, afin de permettre à la Côte d’Ivoire d’atteindre son autosuffisance en riz et d’envisager l’exportation dans les pays de la sous- région.
Conscient des défis à relever, il a pris l’engagement d’œuvrer de concert avec l’Office national pour le développement du riz (Ondr) pour la concrétisation des objectifs du gouvernement.
Selon lui, les priorités immédiates sont l’identification des producteurs, l’adressage et la codification des parcelles rizicoles de tout le pays, afin d’avoir une idée exacte pour envisager des projections en termes d’objectifs de production.
La réduction de la pénibilité du travail des producteurs, à travers la mécanisation des activités, figure parmi ses priorités, car il s’agit pour Pierre Zro Bi de rendre la production plus attractive, à l’effet d’attirer les jeunes d’autant que ce secteur est un grand pourvoyeur d’emplois.
La mise en place du processus de certification de la chaîne des valeurs de la filière du riz en Côte d’Ivoire fait également partie de ses chantiers, car pour lui, il faut mettre fin à l’appellation «Riz local » considéré comme le riz produit en Côte d’Ivoire.
Pour Yacouba Dembélé, directeur général de l’Ondr, qui s’est félicité de la concrétisation de cet instrument après un long et pénible parcours, le plus important n’est pas la mise sur pied de l’Oia-Riz. Mais l’atteinte des objectifs fixés par le gouvernement. C’est pourquoi il a invité les administrateurs à éviter de se comporter en bureaucrates, mais poursuivre plutôt leurs activités et leurs efforts de production.
Selon lui, le riz produit en Côte d’Ivoire est hautement compétitif. Malheureusement, il lui manquait cet outil majeur pour mettre de l’ordre dans la filière et permettre aux acteurs de fixer eux-mêmes le prix du kg de paddy.
Quant au préfet Brou Kouamé qui représentait le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, il a félicité les acteurs pour leur maturité. Car la mise sur pied de l’Interprofession de la filière va booster les efforts du gouvernement, dans sa recherche de la sécurité alimentaire de la Côte d’Ivoire. Il a enfin invité les acteurs à mettre tout en œuvre pour préserver la cohésion au sein de l’Oia-riz.
Avec fratmat