Les pays producteurs africains, avec un pool de 365 experts formés grâce au Programme des maîtres formateurs initié et financé par la coopération allemande GIZ-Comcashew, mettent encore l’accent sur le renforcement des capacités des acteurs de toute la chaîne de valeur.
Pour que la transformation locale soit génératrice de valeur ajoutée et une mine d’opportunités pour l’autonomisation de la jeunesse et un moyen de lutte contre la pauvreté en milieu rural. Depuis lundi, et ce jusqu’au vendredi, 85 acteurs de la filière et du secteur anacarde achèvent la dernière étape de leur formation baptisée Programme des maîtres formateurs débuté depuis sept mois au Ghana.
Ils viennent de huit pays: Benin, Cameroun, Ghana, Burkina Faso, Nigeria, Mozambique, Sierra Leone et Côte d’Ivoire. L’objectif principal dudit programme est de disposer de pools d’experts sur la chaîne de valeur de l’anacarde en Afrique, de faciliter les échanges régionaux axés sur l’apprentissage et l’innovation. Cette 6e session de la 3e édition a la particularité d’embrasser toutes les thématiques pertinentes de la chaîne de valeur.
Mary Adzanyo, directrice du développement du secteur privé de l’initiative du cajou compétitif, lors de la cérémonie d’ouverture des travaux du Programme des maîtres formateurs, à l’hôtel Rose Blanche, a partagé avec le Dr Adama Coulibaly, directeur général du Conseil du coton et de l’anacarde, une grande préoccupation. Comment réfléchir à des mesures concrètes pour rendre la transformation plus compétitive sur le continent ?
Avec des statistiques éloquentes sur la production de noix de cajou de l’Afrique en 2017, elle a situé l’urgence et insisté sur la nécessité d’aller à l’agro-industrie si les pays producteurs veulent tirer de réels dividendes de l’économie de l’anacarde. Car, il est déplorable de constater qu’avec plus de 1,7 million de tonnes de noix de cajou brutes pour la précédente campagne, le volume total transformé ne représente que 10%.
Or, la transformation d’au moins 50% du volume total, relève Mary Adzanyo, créerait environ 250.000 emplois avec un chiffre d’affaires annuel de plus de deux milliards de dollars. La transformation complète doublerait cette projection.
Selon le Dr Adama Coulibaly, il n’est plus dans l’intérêt de la Côte d’Ivoire qui veut parvenir à transformer 50% de sa production d’ici à 2020. Et qui veut, par ailleurs, développer une politique pour encourager la consommation des produits dérivés de l’anacarde. La transformation permettra au pays de diversifier ses clients qui, pour le moment, sont exclusivement L’Inde et le Vietnam.
Le directeur général du Conseil du coton et de l’anacarde a lancé un appel aux pays producteurs, tels le Nigeria, le Cameroun, la Sierra Leone, le Mozambique et le Kenya qui hésitent encore à rejoindre le Conseil international consultatif du cajou (Cicc), une plateforme pour trouver des solutions concertées à tous les problèmes qui se posent à la filière. Notamment la commercialisation des noix de cajou qui a été très difficile cette année.
Une situation qui obligé le gouvernement tanzanien à faire acheter toute sa production par l’armée nationale. L’Alliance africaine du cajou qui représente le secteur privé et l’Anader, qui fait du conseil agricole, ont promis de contribuer à soutenir toutes les sessions de renforcement des capacités des ressources humaines pour l’avènement de générations d’acteurs de la chaine de valeur qui soient de véritables entrepreneurs agricoles.
Avec fratmat