La préparation du sol doit se faire longtemps avant le début de la saison des pluies.
La préparation du sol doit se faire longtemps avant le début de la saison des pluies. Elle se fait comme pour la plupart des plantes à racines et tubercules en donnant la préférence à la plantation sur buttes ou billons.
Comme on l’a dit plus haut, le macabo préfère les vieilles jachères au forêts vierges. Défricher la parcelle sans brûlis, procéder à l’abattage, au tronçonnage, à un labour minimum, au piquetage, à l’andainage. De cette façon on assure la conservation de la matière organique, le bon établissement des racines du macabo dans la zone humifère et on évite les attaques précoces de maladies.
Après, on peut former des billons si c’est un terrain humide de bas-fonds, ou des buttes si c’est sur un terrain simple.
Pour l’opération de plantation proprement dite, la partie supérieure du semenceau portant des bourgeons doit être orientée vers la surface et dépassera le niveau du sol afin d’éviter les pourritures.
Un léger paillage permet d’éviter un dessèchement trop rapide des bourgeons.
Avec quoi associer le macabo
Au Nigéria et au Cameroun, le macabo est souvent planté après l’igname ou le maïs, voire le gombo.
A la suite du macabo, on peut le manioc, le maïs ou une deuxième culture d’igname. Le macabo est associé avec succès au concombre, au cacaoyer, au kolatier, au cocotier, à l’hévéa, au caféier ou au bananier comme cultures intercalaires. Dans les Caraïbes, le macabo s’associe volontiers à l’igname, selon des lignes alternées à un écartement de 1m. En Afrique Occidentale, on utilise volontiers macabo comme plante d’ombrage pour les jeunes plantations de café ou de cacao.
Irénée Modeste Bidima
L’entretien et la récolte
Une fois le macabo planté, les opérations de sarclage et de buttage sont les principales opérations apportées jusqu’à la récolte.
Un ou deux sarclo-buttages sont nécessaires au bon développement de cette culture qui couvre rapidement le sol par ses larges feuilles. Le buttage joue un rôle important dans le grossissement des tubercules.
A défaut de sarcler, l’utilisation d’herbicides donne des résultats satisfaisants dans le contrôle des mauvaises herbes. Il faut obligatoirement faire une premier sarclage-buttage pendant les 2 premiers mois après le semis. Le deuxième sarclo-buttage peut se faire 2 mois après le premier. Le macabo est très sensible à un manque de potassium et de calcium dans le sol. L’apport d’une fumure minérale riche en potassium et en calcium permet aussi d’obtenir de bons rendements.
La récolte intervient 7 à 9 mois après la plantation et doit s’effectuer de préférence en saison sèche ou par temps sec. Elle doit avoir lieu à la maturité complète de la plante, lorsque les feuilles les plus âgées dépérissent, dès que les feuilles commencent à flétrir et à sécher.
Elle se fait en creusant le sol avec une houe ou un plantoir et en récupérant les tubercules bien développés. Les plus petites sont remises en terre et constituent des semences pour la prochaine campagne. Il faut éviter de blesser les tubercules pendant la récolte, car les tubercules blessées se conservent difficilement et se vendent mal dans le marché.
Des rendements de 5 à 10 tonnes par hectare sont fréquemment observés, mais il est possible d’atteindre en culture intensive pure des rendements de 20 voire 30 tonnes par hectare.
IMB
Choix et préparation des semences
L’une des contraintes majeure au développement de la culture du macabo, est le manque ou le mauvais traitement des semences. Les semences mises en terre doivent être saines, d’où la nécessité de bien les choisir et de bien les traiter au préalable.
La multiplication du macabo se fait le plus généralement à partir des petits tubercules ou, mieux, de portions apicales de gros tubercules récoltés à maturité. Dans les situations où la saison de culture n’est guère interrompue par une période de sécheresse, la plantation du macabo peut également se faire au moyen de rejets. Les semences de macabo peuvent donc être des tubercules entiers, des fragments de tubercules, ou alors des morceaux de tige.
Les tubercules ou fragments de tubercules doivent peser au moins 150 g chacune.
Les morceaux de tige utilisés doivent mesurer au moins 10 à 15 cm de long. Les semenceaux doivent être traitées avant leur mise en place.
La protection des semenceaux
Dans le but de protéger les semenceaux contre la maladie de pourriture molle et d’autres maladies fongiques, il est recommandé de procéder comme suit :
– Les sécher au soleil pendant 24 heures
– Les enrober avec de la cendre
– Les tremper dans une solution insecticide/fongicide puis les sécher 24 heures avant de semer. Les semenceaux peuvent être immergés, pendant 2 à 3 minutes dans une suspension d’Aliette à 3 g/L d’eau ou dans un mélange de Ridomil Gold MZ 68 (2 g/Litre) et de Benlate 50% (1g/Litre d’eau). Laisser sécher à l’air avant de planter.
Il faut environ, 2 à 3 tonnes de semences pour cultiver 1 hectare de macabo en le plantant sur des écartements de 1 m x 1 m.
Avec La voix du paysan