Le prêt de 150 millions d’euros consenti le mois dernier par le gouvernement allemand à la compagnie aérienne Air Berlin qui venait de déposer son bilan, a été approuvé par la Commission européenne.
Dans un communiqué du 4 septembre 2017, la Commission explique avoir autorisé « en vertu des règles de l’UE en matière d’aides d’État » le projet des autorités allemandes d’octroyer à Air Berlin un crédit pont d’un montant de 150 millions € et d’une durée temporaire. Cette mesure « permettra la liquidation ordonnée de la compagnie aérienne insolvable sans fausser indument la concurrence au sein du marché unique », juge l’exécutif. Il a en particulier tenu compte de deux faits : le crédit sera « versé par tranches sous réserve de conditions strictes ». Air Berlin doit notamment justifier ses besoins en liquidité chaque semaine, et les nouvelles tranches ne seront versées que lorsque toutes les liquidités existantes auront été utilisées. En outre, l’Allemagne s’est engagée à faire en sorte que le crédit « soit intégralement remboursé » ou, à défaut, à présenter un plan de liquidation pour Air Berlin.
La Commission a conclu que la mesure contribuerait à protéger les intérêts des passagers aériens et à maintenir les services de transport des passagers. Par ailleurs, les conditions strictes associées au crédit, sa courte durée et le fait qu’Air Berlin devrait cesser ses activités à la fin du processus « réduiront au minimum les distorsions de la concurrence susceptibles d’être engendrées par l’aide d’État ». La Commission est donc parvenue à la conclusion que la mesure était compatible avec les règles de l’UE relatives aux aides d’État.
L’Allemagne avait notifié dès le 15 aout à la Commission européenne son projet d’octroyer un crédit pont à Air Berlin, qui avait déposé son bilan le jour même suite au retrait du soutien financier apporté par son principal actionnaire Etihad Airways. KfW, l’établissement public allemand de crédit, octroiera à Air Berlin une ligne de crédit qui pourra atteindre 150 millions € au cours des prochains mois, lui permettant de poursuivre ses opérations au cours des prochains mois; l’objectif étant selon la Commission « qu’elle maintienne ses services le temps de mener à bien les négociations en cours sur la vente de ses actifs ». À l’issue de ce processus, Air Berlin devrait cesser ses activités et quitter le marché. Les aides au sauvetage et à la restructuration comptent parmi les aides d’État qui génèrent le plus de distorsions de concurrence et ne peuvent être octroyées aux entreprises que lorsque celles-ci ont épuisé toutes les autres options offertes par le marché, rappelle la Commission. Ses lignes directrices pour les aides d’État au sauvetage et à la restructuration des entreprises en difficulté permettent aux États membres de soutenir les entreprises en difficulté, pour autant, en particulier, que les mesures de soutien public soient d’une durée et d’une portée limitées et contribuent à un objectif d’intérêt commun.
Le dépôt des candidatures à la reprise de la compagnie ou de ses actifs est limité au 15 septembre, Air Berlin a déjà indiqué s’attendre à ce que les résultats soient révélés d’ici la fin du mois. Une dizaine de dossiers ont été déposés, y compris par des hommes d’affaires locaux. Lufthansa, qui a reçu le soutien du gouvernement allemand, est favorite pour récupérer la plus grande partie de ces actifs, en particulier une partie de la flotte. Les candidatures des easyJet et Condor restent sujet à spéculation, mais Ryanair s’est officiellement retiré de la course.
Avec airjournal