L’Etat veut mettre de l’ordre dans le secteur de la ferraille. Le ministère du Commerce, en liaison avec les structures concernées, a décidé de la mise place d’un comité de régulation et de suivi de la commercialisation de la ferraille et des sous-produits ferreux en Côte d’Ivoire. Objectif : trouver une solution définitive aux difficultés que traverse le secteur de la ferraille et des sous-produits ferreux.
L’information a été donnée par le Directeur de cabinet du ministre du Commerce Narcisse Sépy Yessoh, lors de la rencontre d’harmonisation organisée, ce jeudi 04 août 2016 à Abidjan, avec les différents acteurs de cette filière que sont les ferrailleurs, les aciéries, ainsi que la Chambre nationale des métiers de Côte d’Ivoire et les ministères en charge de l’Industrie et de l’Artisanat.
Cette décision est consécutive à la réunion du Comité technique de concertation du 12 mai 2016, sous la présidence du ministre auprès du Premier ministre, chargé de l’Economie et des finances et des consultations des acteurs, initiées en collaboration avec le Secrétariat exécutif du Comité de Concertation Etat/Secteur privé (CCESP).
Précisons que le comité de régulation et de suivi de la commercialisation de la ferraille et des sous-produits ferreux se compose de manière paritaire entre les structures étatiques et les acteurs de la filière. Il comprend donc : le ministère du Commerce qui en assure la coordination , le ministère de l’Artisanat , le ministère de l’Industrie ; le Secrétariat exécutif du CCESP ; la Chambre nationale des métiers, 2 représentants des associations des ferrailleurs, 2 représentants des aciéries, et une faitière représentant les industriels.
Ce comité dont les activités démarreront effectivement la semaine prochaine, aura pour mission première de faire une évaluation claire et précise de la production de ferraille et de sous-produits ferreux, tout comme de la capacité totale de transformation en Côte d’Ivoire. A cet effet, le comité de régulation effectuera, le mercredi 10 août prochain, une visite de terrain auprès des ferrailleurs, ainsi qu’auprès des trois (3) aciéries installées dans le pays.
Par la suite, c’est-à-dire le 12 août, le comité de régulation et de suivi de la commercialisation de la ferraille et des sous-produits ferreux tiendra une séance de travail afin de faire le point de cette évaluation. Ceci, dans l’optique de proposer les orientations nécessaires à un meilleur encadrement de la commercialisation de la ferraille en Côte d’Ivoire.
Pour rappel, l’exportation de la ferraille et des sous-produits ferreux fait l’objet d’une interdiction prise par ordonnance du 13 juillet 2011. Ceci, dans le but de permettre aux aciéries installées dans le pays de bénéficier de cette matière première nécessaire au fonctionnement de leurs usines.
Toutefois, à travers la Chambre nationale des métiers, les artisans ferrailleurs de Côte d’Ivoire ont souhaité du gouvernement, une levée de cette interdiction. Ceux-ci estimant que les prix pratiqués par les aciéries installées dans le pays n’étaient pas assez attractifs. Ajouté à cela, le fait que, selon eux, une partie des sous-produits ferreux que sont les blocs de fonte d’un certain volume ne pouvaient pas être transformés par ces aciéries.
Pour leur part, les différentes aciéries présentes en Côte d’Ivoire soutiennent qu’avec 135.000 tonnes de produits finis nécessitant 162.000 tonnes de ferraille de sous-produits ferreux, elles ont largement la capacité d’absorber les 100.000 à 110.000 tonnes de ferraille et sous-produits ferreux disponibles par an en Côte d’Ivoire. Par ailleurs, des investissements sont en cours en vue de permettre la transformation les blocs de fonte de gros volume que les ferrailleurs estiment ne pas pouvoir écouler. Ils ont également fait remarquer que 2% des prix pratiqués par les aciéries étaient reversés aux ferrailleurs. Cette quote-part étant affectée au fonctionnement des associations, mais aussi à la mise en place d’une mutuelle destinée à la protection sociale des ferrailleurs.
Ce sont donc ces positions, pour le moins divergentes, que le Comité de régulation et de suivi de la commercialisation de la ferraille et des sous-produits ferreux devra harmoniser. Ceci, en vue de la mise place d’un environnement propice au dynamisme de ce secteur d’activités, ainsi que des industries qui y sont affiliées.