Les femmes d’affaires togolaises veulent aller plus loin. Elles lorgnent le marché américain pour développer leurs affaires et leurs revenus. Mais pour y arriver, elles sont conscientes qu’il faut produire en grande quantité et en grand nombre. Pour ce faire, ces femmes se sont rassemblées en une association dénommée Awep. Lancée ce jeudi dernier à Lomé, son objectif est de mobiliser ensemble, toutes ces femmes togolaises productrices et renforcer leur capacité pour qu’elles puissent exporter sur le marché américain.
« Exporter dans un pays comme les États-Unis est compliqué, en plus des normes internationales qui sont communes, il y a un élément essentiel qui est de pouvoir le faire en grand nombre », a déclaré la présidente d’Awep Togo, Sylvie Tété-Benissan, lors de la cérémonie de lancement.
Elle a expliqué la nécessité selon elle, de soutenir la dynamique de pouvoir ratisser large et rassembler toutes ces femmes avec un secteur de production commun, ”les faire former, se conformer pour pouvoir percer le marché américain”. Il s’agirait d’une manière d’amener les femmes à développer la production. « Les Togolais ont longtemps importé. En commerce nous sommes top, en production, nous sommes débutants », a reconnu la présidente de l’Awep – Togo.
L’Awep, acronyme de African women entrepreneurship program (programme américain de femmes entrepreneures africaines), est un programme américain initié par l’administration Obama en 2010, pour promouvoir l’entrepreneuriat féminin sur le continent. Il fonctionne sous le régime de l’AGOA, un autre programme qui facilite les exportations des pays africains vers les USA.
Le Togo, les Etats-Unis et l’AGOA
En se battant pour exporter vers le marché américain, les femmes d’affaires du Togo ont ainsi choisi de bénéficier de l’un des mécanismes relatifs à l’African growth and opportunities act (AGOA). Il s’agit d’une loi sur la croissance et les opportunités de développement en Afrique qui permet aux pays d’Afrique subsaharienne d’exporter des produits éligibles sur le marché américain sans droit de douanes.
A en croire John Kerry, ancien secrétaire d’Etat à la diplomatie, l’AGOA est une sorte de ”partenariat gagnant-gagnant” entre l’Afrique et les États-Unis qui offre des incitations tangibles pour les pays africains à poursuivre leurs efforts pour ouvrir leurs économies et créer des marchés libres. Le Togo en est l’un des pays bénéficiaire. Et alors qu’il prépare la tenue du prochain sommet du 10 au 15 octobre dernier, cette initiative des femmes productrices et transformatrices peut booster les échanges commerciaux entre le pays et les USA, lesquels ne sont pas très en forme actuellement.
La balance commerciale entre les Etats-Unis et le Togo est déficitaire pour le Togo. L’Amérique exporte vers le Togo, le mazout, les véhicules, les produits pétroliers et les produits alimentaires, tandis que les importations américaines du Togo comprennent le cacao et le café. La zone franche du Togo, établie avec le soutien du gouvernement des États-Unis, a attiré des investisseurs privés intéressés par la fabrication, les produits pharmaceutiques, les cosmétiques et la transformation des aliments, principalement pour le marché d’exportation.
Avec son port, le plus profond sur la côte ouest de l’Afrique, le gouvernement s’emploie à étendre le réseau portuaire et aéroportuaire pour faire du Togo une meilleure option pour le transbordement régional. Ce qui pourrait être un argument de poids pour augmenter son volume d’échange vers les USA. Il pourrait aussi aider les femmes à asseoir l’ambition de conquête des femmes togolaises du marché américain et pourquoi pas, rééquilibrer la balance commerciale.
Avec latribuneafrique