N’en déplaise à Apple et aux défenseurs américains des droits, le FBI n’aura pas à révéler comment un iPhone a pu être hacké. La justice américaine reconnaît qu’on ne peut pas donner aux délinquants des informations sensibles.
Comment le FBI a-t-il pu hacker l’iPhone 5C utilisé par l’un des terroristes de San Bernardino sans l’aide d’Apple? Beaucoup aimeraient le savoir, pas par curiosité, mais pour obtenir des réponses sur la protection des données personnelles. Pour obliger l’agence américaine à s’expliquer, plusieurs média, parmi lesquels Associated Press, USA Today et Vice News, ont déposé une plainte en s’appuyant sur le Freedom of Information Act, un texte qui protège les citoyens contre l’utilisation abusive d’informations sur leur vie privée. Mais la justice américaine leur a donné tort. Le FBI n’aura pas à révéler les moyens qui lui ont permis de casser la sécurité de l’iPhone.
Pour la juge Tanya Chukan, qui a géré ce dossier sensible, la question n’est pas de savoir si le FBI a le droit ou non d’enfreindre la loi. Sa décision vise d’une part à protéger l’entreprise qui a réussi cet “exploit”, ainsi que ses salariés, mais aussi à ne pas permettre à des terroristes ou des délinquants d’améliorer leurs méthodes ou de nuire aux enquêtes.
Faire fi d’un droit fondamental
Si le nom de l’entreprise restera secret, il en est de même pour le montant de la facture qu’il a fallu régler pour ce service exceptionnel. James Comey, ancien directeur du FBI (il a été limogé par Donald Trump en mai dernier), avait seulement indiqué que la somme était supérieure aux revenus qu’il avait perçus pendant sept ans, soit, soit, selon Reuters, environ un million de dollars.
À l’époque, le bras de fer qui avait opposé Apple au FBI avait fait grand bruit. Avec d’un côté, ceux qui estimaient que la protection des données devait être impérativement respectée, de l’autre ceux qui considéraient que dans une affaire de terrorisme, il fallait faire fi de ce droit. L’agence américaine avait donc demandé à des spécialistes de déchiffrer l’iPhone 5C sous iOS 9, en dépit des contestations de la société californienne qui avait menacé de porter l’affaire en justice.
Apple n’a pas eu gain de cause, mais ses dirigeants ne sont pas prêts à baisser les bras sur ce sujet. Avec la biométrie, empreintes digitales (iOS 10) et reconnaissance faciale (iOS 11), ses OS sont devenus de plus en plus complexes à pirater, même pour l’administration américaine.
Avec bfmbusiness