Une note publiée par une institution rattachée au Premier ministre considère que la situation des jeunes s’est dégradée depuis les années 70, à l’inverse des personnes âgées, et fournit des pistes pour rééquilibrer la balance.
En fait-on trop pour les personnes âgées et pas assez pour les jeunes ? C’est en substance la question controversée que pose une étude publiée jeudi par France Stratégie, une institution rattachée au cabinet du Premier ministre, chargée de réfléchir à l’avenir de l’Hexagone.
Les experts constatent que la situation des jeunes s’est sensiblement détériorée par rapport au reste de la population depuis le milieu des années 70, à l’inverse de celle des personnes âgées. “La pauvreté a longtemps touché davantage les personnes âgées que les jeunes. C’est aujourd’hui l’inverse”, notent-ils. Cette tendance s’observe tout particulièrement sur la dernière décennie : le taux de pauvreté des 18-24 ans a grimpé de 17,6% à 23,3% entre 2002 et 2012, contre une baisse de 9,9 à 8,3% pour les plus de 60 ans.
Ces différences s’expliquent, au moins en partie, par des “choix collectifs” moins favorables aux jeunes, selon France Stratégie. L’institution remarque, par exemple, que la part des dépenses de protection sociale et d’éducation bénéficiant aux plus de 60 ans a grimpé de 11 à 17% du PIB entre 1979 et 2011. Pendant ce temps, les dépenses consacrées aux moins de 25 ans sont restées stables à 9% du PIB. Ces différences se matérialisent, par exemple, dans le domaine de la santé, où les dépenses publiques se concentrent sur certaines pathologies chroniques souvent liées à l’âge, au détriment de soins comme l’optique ou le dentaire.
Or pour ces experts, cette situation n’est pas tenable vu les perspective de vieillissement de la population. “Si nous avions aujourd’hui la structure démographique de 2030, tout en conservant, à chaque âge, les dépenses (…) de 2011, il faudrait augmenter immédiatement de 21 % les prélèvements moyens qui la financent, pour ne pas creuser davantage les déficits”, font-il valoir.
L’idée serait donc de rééquilibrer la balance entre les vieux et les jeunes, en donnant moins aux premiers et davantage aux seconds. Si l’organisme ne se prononce pas sur les solutions à mettre en œuvre, il en évoque tout de même certaines qui risquent de faire grincer des dents : il s’agirait, par exemple, de baisser le montant des pensions, de repousser l’âge légal de la retraite ou encore de réduire les avantages des personnes âgées en matière de taxes…
Et vous, qu’en pensez-vous : faut-il donner davantage aux jeunes et moins aux personnes âgées ? Sondage.
avec capital