L’administration du président américain sortant aurait profité de l’attention entourant l’investiture de Donald Trump pour débloquer des dizaines de millions de dollars sur des comptes à l’étranger, dont la plupart vers l’Autorité palestinienne.
Dans les dernières heures du mandat de Barack Obama, son administration a transmis «discrètement» 221 millions de dollars à l’Autorité palestinienne, d’après un rapport de l’agence de presse AP. Le Congrès avait par le passé approuvé cette mesure, mais les républicains bloquaient jusque-là sa mise en œuvre. L’administration du président sortant aurait ainsi contourné l’obstacle républicain en informant les députés par une lettre envoyée quelques heures avant le discours d’investiture de Donald Trump le 20 janvier, selon un responsable du département d’Etat et plusieurs aides au Congrès cités par AP qui ont préféré garder l’anonymat.
Hormis cette importante transaction à l’Autorité palestinienne, l’ancienne administration aurait débloqué six millions de dollars pour les affaires étrangères, dont quatre millions pour des programmes concernant le changement climatique et 1,25 million pour des agences onusiennes.
Les précédents appels d’Obama à débloquer d’aide financière aux Palestiniens
Le sénateur américain Ted Cruz, ici au pupitre du lobby israélien AIPAC (American Israel Public Affairs Committee) Ted Cruz propose une loi pour stopper le financement américain de l’ONU après le vote sur Israël
Le Congrès avait donc approuvé en 2015 et 2016 un versement à l’Autorité palestinienne visant à soutenir les efforts d’aide humanitaire en Cisjordanie et à Gaza, mais des républicains l’avaient fait suspendre. Le président du Comité des affaires étrangères de la Chambre du Congrès Américain, Ed Royce, avait même déclaré en juillet dernier que l’Autorité palestinienne se servait de l’argent américain pour «financer le terrorisme».
L’ex-président américain Barack Obama a appelé à plusieurs reprises la Congrès à débloquer de l’argent à destination des Palestiniens. Ainsi, en 2012, le Congrès a gelé un plan d’aide à l’Autorité palestinienne après que le président Mahmoud Abbas avait cherché à proclamer la Palestine Etat indépendant en 2011. Barack Obama avait ensuite levé l’interdiction en affirmant que l’aide était «très importante pour la sécurité des intérêts des Etats-Unis».
Tout ça pour faire enrager Donald Trump ?
Ces révélations témoignent que Barack Obama a essayé jusqu’au dernier moment de mettre des bâtons dans les roues du début de mandat de Donald Trump. Ce dernier a promis de soutenir Israël et a déjà invité le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou à se rendre à Washington au mois de février.
Le nouveau président a également critiqué la résolution de l’ONU dénonçant les colonies israéliennes construites dans les territoires palestiniens et à Jérusalem-Est, adoptée environ un mois avant le départ de Barack Obama. Le Conseil de sécurité de l’ONU a demandé à Tel Aviv pour la première fois depuis 1979 de cesser sa colonisation. Quatorze membres du Conseil de sécurité ont voté en faveur du texte, les Etats-Unis n’ont pas utilisé leur droit de veto et se sont abstenus, en dépit de l’avis de Donald Trump. Après le vote, ce dernier a écrit sur son compte de Twitter qu’après son investiture «tout changerait en ce qui concerne l’ONU».