L’accord, étalé sur trois ans pour un montant total de près de 400 milliards FCFA, dont environ 100 milliards FCFA déjà décaissés à ce jour, est assorti de plan de réformes visant, entre autres, à reconstituer les amortisseurs budgétaires et extérieurs et à établir les bases d’une croissance durable tirée par le secteur privé.
Il doit également contribuer à rétablir et préserver la stabilité extérieure de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
Les performances du pays, dans le cadre de la FEC, sont néanmoins jugées «mitigées sur fond de ralentissement de l’activité économique et de sécurité».
En effet, selon le directeur général adjoint du FMI, Mitsuhiro Furusawa, les dépassements de dépenses en fin d’année 2017 ont compensé la forte collecte de recettes non pétrolières, toute chose qui se traduit par un déficit budgétaire plus élevé que prévu.
Bien que la mise en œuvre des réformes structurelles a été globalement satisfaisante et les avoirs extérieurs nets accumulés plus rapidement que prévu en raison d’un resserrement du déficit du compte courant, l’institution de Bretton Woods souhaite que tout revenu pétrolier supplémentaire soit économisé compte tenu des fortes pressions sur les dépenses associées aux élections de 2018, de la détérioration des conditions de sécurité et de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football 2019.
Les autorités ayant réitéré leur engagement envers le programme et mis en œuvre des mesures correctives afin de remettre l’ajustement budgétaire sur les rails en 2018, notamment en préparant un budget révisé pour 2018 et en resserrant les contrôles des dépenses, le FMI estime que «la mise en œuvre stricte des objectifs budgétaires révisés de 2018 sera essentielle pour soutenir la constitution de coussins budgétaires et extérieurs pour le Cameroun et la région».
Sa dette publique ayant augmenté en 2017 en raison de l’exécution plus rapide que prévu des projets d’investissement, le Cameroun est invité à «limiter strictement les nouveaux emprunts et faire pencher sa composition en faveur des emprunts concessionnels», une démarche qui serait essentielle pour maintenir la viabilité de la dette publique.
De même, le stock de la dette contractée mais non décaissée devrait être réduit, le secteur financier et les réformes structurelles devant réduire les vulnérabilités et remédier aux goulots d’étranglement restants en matière de compétitivité.
Avec camerounweb