Tout est parti d’un contrat avec Dieu, inspiré d’une difficile épreuve que vivait Tsitsi Masiyiwa vers la fin des années 90. Épouse de Strive Masiyiwa, considéré aujourd’hui comme l’un des hommes les plus riches du Zimbabwe, Tsitsi aide aujourd’hui des milliers d’orphelins. Son histoire…
La vie de rêve, Tsitsi Masiyiwa l’a connu bien avant la décennie 90, lorsque son époux offrait des services dans le domaine de l‘énergie au gouvernement zimbabwéen, à travers sa compagnie Retrofit Engineering.
Mais ce partenariat lucratif entre la société Retrofit Engineering et le gouvernement va connaître un sérieux revers lorsque M. Masiyiwa décide de faire de la concurrence à la Société des postes et télécommunications du Zimbabwe (PTC), propriété de l‘État. Nous sommes alors en 1993.
Cet “affront”, les autorités zimbabwéennes ne le digéreront pas vu qu’elles entendent garder le monopole sur les télécommunications, dans lesquelles elles voyaient déjà un avenir très prometteur.
“Nos problèmes ont commencé lorsque nous avons poursuivi le gouvernement, se souvient Masiyiwa. Vous ne pouvez pas poursuivre le gouvernement et penser que les choses seront toujours correctes.”
Les autorités lui refusent non seulement la licence, mais menacent également de le poursuivre si jamais il s’entête à aller au bout de son projet. Strive Masiyiwa décide de porter le gouvernement zimbabwéen devant les tribunaux pour tentative de monopolisation des télécommunications. Cinq ans de rude bataille judiciaire étaient ainsi lancés.
“Nos problèmes ont commencé lorsque nous avons poursuivi le gouvernement”, se souvient Masiyiwa. “Vous ne pouvez pas poursuivre le gouvernement et espérer que tout se passe bien”.
Le gouvernement étant le plus gros client de Retrofit Engineering, il décide de lui retirer tous les contrats. N’ayant plus d’argent pour payer les salaires de ses employés et pour supporter les honoraires de ses avocats, l‘époux Masiyiwa met la clé sous le paillasson.
Très croyante, son épouse se met en tête de “signer” un contrat avec Dieu. Si ce dernier leur ouvre de nouveau les portes du succès, elle lui promet de s’occuper dans la mesure de ses moyens du maximum d’orphelins.
Avec le peu de moyens qu’ils ont, M. et Mme Masiyiwa mettent sur pied l’organisation Capernaum Trust. En plus de nourrir les orphelins, l’organisation décide également d’offrir, quand elle aura les moyens, des bourses d‘études aux nécessiteux.
En 1997, la Cour suprême du Zimbabwe a accordé à Econet Wireless (le projet d’entreprise du couple) une licence pour créer une société de téléphonie mobile au Zimbabwe. La Cour suprême a jugé que le monopole du gouvernement en matière de télécommunications était contraire à une disposition de la Constitution du pays.
Une victoire pour le couple dont l’entreprise a pris son envol en 1998. À ce jour, l’entreprise revendique quelque 15 millions d’abonnés répartis entre le Zimbabwe, le Botswana, le Burundi et le Lesotho et s’est positionnée comme la meilleure société de téléphonie dans le pays.
Investir dans le caritatif pour le développement de l’Afrique
Une promesse étant une dette, Tsitsi Masiyiwa consacre une partie de sa vie aux orphelins zimbabwéens. Comme premier acte, elle organise une grande fête en leur honneur. Ce sera le début d’une belle œuvre caritative. Son programme “Les acteurs de l’histoire” permet aux orphelins d’aller faire des études aux Etats-Unis notamment.
La fondation s’est exportée en Afrique du Sud et au Burundi. Mieux, le couple a investi dans trois autres organismes caritatifs chacun avec des objectifs à atteindre dans différents domaines : la religion, le médical et le scolaire.
Pour Tsitsi Masiyiwa, avoir du succès, c’est “porter la responsabilité de soutenir des initiatives qui vont alimenter la croissance et le développement de l’Afrique”.
Avec africanews