Echarpe du Portugal autour du cou, le ministre des Finances Mario Centeneo a été acclamé par ses pairs à Bruxelles. Le triomphe à l’Euro de football n’a pas écarté la menace de sanctions budgétaires, mais il pourrait apporter un bol d’air à l’économie lusitanienne.
“La marque ‘Portugal’ a gagné en notoriété, le nom du pays a été mentionné un nombre incalculable de fois. Jamais le gouvernement n’aurait eu les moyens de se payer une telle campagne de pub”, explique Daniel Sa, directeur de l’Institut portugais de marketing (IPAM). Avant même la finale gagnée par les coéquipiers de Cristiano Ronaldo, une étude de l’IPAM avait chiffré à 609 millions d’euros les retombées potentielles sur l’économie portugaise.
“Il n’y aura pas de miracle économique”
Hôtels, restaurants, cafés, paris sportifs, supermarché magasins de foot… “On boit, on mange, on se déplace… Cette consommation n’aurait pas existé sans l’Euro”, précise Daniel Sa. De quoi regonfler le moral des Portugais, qui peinent à se remettre de la quasi-faillite de leur pays en 2011, suivie d’une sévère cure d’austérité.
Mais pour Domingos Amaral, professeur d’économie du sport, après cette victoire, “il n’y aura pas de miracle économique grâce au football”. Pour Joao Cesar das Neves, professeur d’économie, la réussite sur le terrain de foot est loin d’être synonyme de reprise économique, même si “l’image du pays en sort renforcée”.
D’ailleurs, les ministres des Finances de la zone euro sont restés intraitables face à leur homologue portugais. Ils ont en effet décidé mardi de maintenir leur menace d’infliger au Portugal des sanctions pour ses déficits excessifs.