La quête d’un troisième sacre européen sera tout sauf un long fleuve tranquille pour l’équipe de France. Soutenus à domicile par tout un peuple, les hommes de Didier Deschamps commenceront – a priori – leur tournoi en douceur avec un groupe abordable, mais les choses risquent de se corser dès les phases finales. Car les prétendants sont nombreux.
L’Allemagne sur sa lancée
Championne du monde en titre, la Mannschaft – placée dans le groupe B avec la Pologne, l’Ukraine et l’Irlande du Nord – fait partie des grands favoris. Malgré la retraite de leur capitaine emblématique, Philipp Lahm, l’équipe allemande possède encore de solides arguments, et ce, dans toutes ses lignes. La colonne vertébrale de l’équipe est impressionnante : Neuer-Boateng- Hummels-Kroos-Özil- Muller. La puissance et la sérénité du gardien et de ses défenseurs devraient endiguer de nombreuses attaques, tandis que la maestria et la roublardise des trois derniers peuvent percer n’importe quelle défense.
Mais cette puissance de feu manquera d’un grand buteur à sa pointe. Si Mario Gomez sort d’une bonne saison en Turquie, à Besiktas (28 buts), il n’est pas au niveau des meilleurs «bombers» allemands de l’histoire. Les autres remplaçants potentiels sont plutôt des milieux ou des attaquants excentrés (Podolski, Schürrle, Götze, Sané). L’ombre du renard Miroslav Klose, retraité de l’équipe nationale, planera sur les surfaces de réparation adverses. De plus, il faudra suivre l’état de forme de plusieurs joueurs, au premier rang desquels le capitaine, Bastian Schweinsteiger. L’ex-Bavarois sort d’une saison compliquée à Manchester United, et se remet d’une blessure au genou.
L’Espagne au tournant
Même si elle ne terrifie plus ses adversaires, la «Furia Roja» fait encore partie des favoris pour la victoire finale. Et pour cause. Les doubles champions en titre possèdent toujours un réservoir de talents qui a peu d’équivalent dans le monde. Plusieurs légendes sont toujours là (Casillas, Iniesta, Busquets, Ramos), tandis qu’une nouvelle génération est en train d’éclore (De Gea, Morata, Koke). Si un grand avant-centre fera sans doute défaut, ce cocktail promet d’être détonant. A condition de se sortir d’un groupe D (Turquie, République tchèque, Croatie) très piégeux.
La Belgique ambitieuse
Jusqu’où iront ces Diables de Belges ? La question est sur toutes les lèvres tant l’effectif actuel est séduisant. Emmenés par Eden Hazard, le numéro 10 de Chelsea, les hommes de Marc Wilmots promettent d’être redoutables au milieu de terrain. En ajoutant Yannick Carrasco et Kevin De Bruyne, entre autres, les Belges semblent armés pour briller. Cette génération a le potentiel pour réaliser l’exploit tutoyé par leurs aînés à l’Euro 1980, battus en finale par l’Allemagne. A eux de sortir d’un groupe E compliqué où figurent l’Eire, l’Italie et la Suède.
La révolte des anglais
Moribonde il y a encore quelques années, la sélection des Three Lions est aujourd’hui l’une des grosses cotes de cette compétition. La sélection du très expérimenté Roy Hodgson doit sa rédemption grâce à une bande de jeunes fauves aux dents longues. Nul doute que les Harry Kane, Raheem Sterling, Dele Alli, voir le petit dernier, Marcus Rashford (18 ans), vont faire mal aux défenses adverses. L’Angleterre a d’ailleurs été impressionnante lors des éliminatoires en remportant toutes ses rencontres et en inscrivant un total de 31 buts. Revers de la médaille, leur manque d’expérience pourrait devenir un handicap pour soulever un premier trophée international depuis 1966. Ce sera alors au tour de «Captain Rooney», de s’imposer. Et dans un groupe dans lequel figurent le pays de Galles, la Slovaquie et la Russie, les Anglais peuvent effectivement se montrer très ambitieux.
La surprise portugaise ?
Jamais favoris mais toujours redoutés, les Portugais ont passé les poules à chaque Euro disputé. Et avec des adversaires comme l’Islande, la Hongrie et l’Autriche, nul doute qu’ils récidiveront cette année. Pour la suite, les Lusitaniens pourront compter sur leur star Ronaldo, tout juste auréolée d’une 3e Ligue des champions. Et il sera notamment entouré de joueurs évoluant en L1 (Guerreiro, Lopes, Eder et Carvalho). La recette du succès ?
La Suède en trouble-fête
Pour ce qui pourrait être sa dernière compétition internationale, Zlatan Ibrahimovic aura pour mission de faire sortir ses troupes d’un groupe relevé, qui comporte la Belgique et l’Italie. Pour cela, le géant, désormais ex-attaquant du PSG, devrait former un duo d’attaque redoutable avec le jeune John Guidetti, qui évolue au Celta Vigo. A 34 ans, «Ibra» sait qu’il s’agit de sa dernière occasion d’emmener sa sélection le plus loin possible. Eliminée en phase de poules en 2012, la Suède sera revancharde.
Avec Direct Matin