Avec la même ossature qu’en 1998, mais sans Aimé Jacquet, la France a de nouveau fait étalage de sa classe en 2000 en s’adjugeant l’Euro, une performance historique. Et pour cause, avant les Bleus, aucune sélection n’était parvenue à réaliser le doublé Coupe du monde – Championnat d’Europe dans ce sens.
Pour accomplir cet exploit, qui a depuis été imité par l’Espagne (2010-2012), Roger Lemerre, successeur de Jacquet, et ses joueurs, sont d’abord contraints de livrer bataille en qualifications. Avec un point d’avance sur l’Ukraine, et deux sur la Russie, troisième, les Français valident leur ticket pour l’Euro dans la douleur, essuyant au passage une défaite 3-2 au Stade de France contre les Russes.
Un début en fanfare
Malgré les doutes nés en éliminatoires des difficultés rencontrées pour surpasser des adversaires supposés moins forts, la France entame sa campagne européenne tambour battant. En ouverture, elle inflige une correction au Danemark (3-0), bat les Tchèques (2-1) cinq jours plus tard, et assure sa présence pour les quarts de finale avant même d’avoir disputé sa dernière rencontre de groupe contre les Néerlandais (défaite 3-2).
En course pour décrocher un deuxième Euro après celui de 1984 frappé du sceau de la génération Platini, les Bleus bénéficient par la suite d’éléments favorables qui les conduisent jusqu’au sacre final. Le premier intervient en quart de finale contre l’Espagne lorsque Raul manque un penalty dans les arrêts de jeu, alors que son équipe est menée 2-1. Le deuxième est incarné par la main controversée du Portugais Abel Xavier en prolongation. Toujours sujet à débat seize ans après, elle se traduit par un penalty sifflé et transformé par Zinedine Zidane. Un but en or synonyme d’accès immédiat à la finale.
La règle du but en or sourit à l’équipe de France
En finale face à l’Italie, la France file tout droit vers une défaite 1-0 (Delvecchio, 55e), quand Sylvain Wiltord égalise à la quatrième minute… du temps additionnel de la deuxième mi-temps ! Groggy, les Italiens ne sont néanmoins pas au bout de leurs peines. A la 103e minute de jeu, Pirès s’offre un slalom héroïque et sert dans la surface David Trézéguet. Celui-ci frappe alors sans contrôle et crucifie en mort subite, abandonnée par le board de la FIFA en 2004, Francesco Toldo.
Pourtant remplacants au coup d’envoi, Wiltord, Pirès et Trézéguet ont tous les trois été les acteurs décisifs de la victoire française contre la Squadra Azzura. Un «coaching gagnant» pour reprendre un poncif apprécié des journalistes sportifs.
Avec Direct Matin