Avoir la bonne idée et attendre qu’elle paie ! Après avoir déboursé, du temps, de l’énergie et de l’argent, tout dirigeant se doit de rentabiliser sa boîte le plus rapidement possible. Et ce n’est pas la moindre des options.
Rentabilité
Un mot au goût âcre de café qui résonne dans vos nuits (blanches). Rentabilité… Presque un sésame. En tout cas une notion fondamentale dans tout investissement. Elle exprime la capacité d’une entreprise à générer un revenu à partir des ressources qu’elle emploie. Gagner rapidement de l’argent avec son entreprise est un gage d’efficacité pour tout dirigeant. Pour un investisseur, elle représente un résultat. Pas étonnant que les jeunes boîtes qui se lancent veulent à tout prix atteindre le graal et dépasser le point mort.
Trouver un business model
Tous les créateurs aimeraient s’assurer de la rentabilité future de leur entreprise avant de se lancer. Mais… « De mon point vue, il n’y a pas d’assurance possible ! » explique Céline Valentin qui assure l’expertise financière et le business coaching au sein de l’entreprise Coesia. « Pour la plupart des entreprises, le business model se transforme au cours des premiers mois, confronté au terrain et à la réalité. Le positionnement client est à revoir, le produit à retoucher. Les anticipations financières évoluent… et donc la rentabilité ! ». Le business model ne peut cependant pas être secondaire pour votre entreprise. Pour être performant, le modèle économique doit synchroniser les revenus, la proposition de valeur et l’organisation. L’intérêt du business model est de donner une vision globale de la manière dont l’entreprise génère de la valeur. Il aborde par conséquent des aspects stratégiques, marketing et financiers. « Le bon business model ou comment gagner de l’argent avec son entreprise, est la combinaison de plusieurs business model afin qu’il puisse s’adapter à une offre construite et à une stratégie pertinente » explique Ghyslain Bonnet, dirigeant de la CGMA, entreprise spécialisée en formation, bilan de compétences et coaching. Le business model définit la manière dont vous gagnez de l’argent mais aussi la manière dont va fonctionner votre société pour en gagner. Il dépend à la fois de vos clients et de vos moyens de production. Un business model basé sur la relation B to C sera rentable plus rapidement qu’en B to B, par exemple, car la décision (ou non) d’achat est en comparaison plus rapide chez les particuliers que pour les grands comptes d’entreprise. D’autre part, il est plus simple de rentabiliser rapidement son entreprise en commençant par un petit groupe de consommateurs, séduits naturellement par le concept, le produit ou le service. Vendre à grande échelle implique une démarche marketing et commerciale. Du point de vue des moyens de production, vouloir accroître sa rentabilité nécessite d’arbitrer entre des choix, par exemple, celui de la sous-traitance, rapide à mettre en place mais dont le coût de revient du service ou du produit est plus élevé.
Soigner sa « vision »
Si le business plan représente un outil de communication en direction des différents interlocuteurs et partenaires de votre entreprise, il est d’abord un outil de travail et de communication interne pour le créateur et pour l’ensemble de son équipe. Il y a ses adeptes qui le mettent à jour tous les six mois et les récalcitrants qui se bloquent par son manque d’agilité. Ce qui importe, ce n’est pas tant sa rédaction mais la réflexion en amont du projet que vous souhaitez lancer et qui est part intégrante de la future rentabilité de votre boîte. Considérez-le comme une boussole. Ou la voix féminine de votre GPS que vous programmez initialement. Imaginez donc un business plan sexy – tout en restant réaliste ! Céline Valentin préconise un travail en amont sur la vision de l’entrepreneur. « La vision a pour fonction de donner une direction. Elle est source de motivation pour l’entrepreneur et pour l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise. C’est la vision de l’entrepreneur qui crée la rentabilité future de l’entreprise. Elle est fondée sur sa passion et lui donne un cap ». Grâce au business plan, vous mettez à plat les différents apports et la structure du capital de votre entreprise. Vous donnez de la maturation à votre projet en prenant en compte l’ensemble des pistes, les orientations qui s’offrent à vous, la vision stratégique et l’étude de marché. Après quoi, viennent les chiffres. Pour vérifier la rentabilité de votre projet, vous devrez garder à l’œil trois tableaux : le plan de financement qui met en corrélation besoins et ressources initiales, le compte de résultat qui lie différence des produits et des charges et le tableau de trésorerie qui recense les flux d’argent. Comparez aussi votre rentabilité avec les entreprises du même secteur que vous, en utilisant les ratios d’analyse financière pertinents en fonction de votre domaine d’activité.
Se démarquer
Souhaiter être rentable rapidement vous poussera à innover sur des créneaux différents de vos concurrents en attirant l’œil sur vos services ou produits. Certains secteurs ont le vent en poupe chez les jeunes start-ups. « Celles qui se financent le plus facilement, sont souvent dans les secteurs des énergies vertes et durables, des réseaux sociaux, des applications mobiles et de la pharmacie, un secteur qui s’ouvre de plus en plus à la concurrence » explique Céline Valentin. à ceux-ci, Ghyslain Bonnet rajoute : la propriété partagée, les services à la personne, le low-cost. « La liste est longue quoi qu’on en dise. On peut toujours trouver « sa » bonne idée, se faire plaisir et gagner de l’argent » analyse t-il. Il n’y a pas de solution miracle ! Vous spécialiser dans ces branches peut être une stratégie payante parce que porteuses. Attention toutefois à vérifier que votre offre correspond véritablement à un besoin ou un marché. Pour ce faire, observez la clientèle et sachez discerner ses attentes, sa philosophie et ses valeurs. En vous confrontant au marché, vous adapterez vos idées à la réalité du terrain.