Après des années de gel, les rémunérations repartent à la hausse en 2015, d’après le cabinet de recrutement Robert Walters. Le point sur les grilles de salaires, secteur par secteur.
Enfin une embellie sur le front des bulletins de paie. “Les cadres experts ont pu connaître des augmentations de l’ordre de 5% à 15%”, note Coralie Rachet, directrice France de Robert Walters. Pour connaître l’évolution de votre rémunération dans votre métier, vous pouvez utiliser l’outil d’évaluation en ligne de notre partenaire PeoplaBaseCBM sélectionné par Capital.fr.
Certains secteurs comme la banque et l’assurance, par exemple, proposent des salaires en hausse pour attirer les meilleurs talents, note Vanessa Sonigo-Rozenbaumas, directrice associée du cabinet. Elles accordent ainsi des enveloppes supplémentaires de 5.000 euros brut par an aux profils les plus convoités, tels que les contrôleurs de gestion ou les actuaires. Ainsi, après 12 ans d’expérience, un gestionnaire de risques gagne près de 90.000 euros. Le souscripteur dépasse les 100.000 euros par an. La majorité des métiers de l’assurance ont vu leurs salaires progresser de 5.000 euros par an.
Les banques et les compagnies d’assurance développent par ailleurs une foultitude de produits. D’où de gros besoins du côté des commerciaux et du marketing. “Les fonctions transverse RFP (Request For Proposal) et Coverage seront les profils stars de l’année 2015”, parie Amaury La Clavière, senior consultant. Il s’agit, pour les premiers, d’experts chargés des appels d’offres. Pour les seconds, ils ont un rôle clé dans les banques d’investissement, puisqu’ils comptent dans leur portefeuille de clients les grandes entreprises européennes cotées.
Même constat sur le marché de l’emploi de la finance. Après 18 mois atones, les recrutements repartent à la hausse, ce qui “s’est traduit par des hausses de salaires de 10%”, note l’étude. Et ce rythme devrait continuer en 2015. “Les entreprises recherchent des financiers capables de s’imposer comme de véritables business partners, notamment pour des postes de généralistes expérimentés comme les contrôleurs financiers ou les directeurs administratifs et financiers” relève Laurent de Bellevue, directeur associé. Ainsi, un directeur comptable ayant 10 ans d’expérience au compteur peut espérer empocher près de 150.000 euros brut par an.
Dans l’industrie, ce sont les équipes de Recherche et Développement qui ont les faveurs des recruteurs. Un directeur R&D peut tabler sur un salaire compris entre 100.000 et 150.000 euros. Le salaire d’un directeur des opérations dans les usines grimpe jusqu’à 130.000 euros pour les plus expérimentés. Les profils les plus pointus comme les spécialistes en électronique ou en conception mécanique ont vu leurs rémunérations progresser de 10% en 2014.
Dans l’informatique, les candidats les mieux récompensés sont ceux qui sont capables de développer des projets transverses, comme le cloud, en anglais, et à distance. Les experts des ERP (Enterprise Ressource Planning) tels SAP, Oracle, PeopleSoft, le big data et le cloud computing ont le vent en poupe avec des fiches de paie dépassant les 80.000 euros pour les experts les plus pointus. Même tendance pour les pros de la sécurité informatique dont les salaires peuvent s’envoler jusqu’à 100.000 euros par an pour les plus expérimentés.
Dans le secteur juridique et fiscal, il faut noter le succès des “compliance officers”, dont la mission est d’adapter les directives européennes dans l’entreprise. Leur rémunération a progressé de 5.000 euros en moyenne sur un an, de 55.000 euros pour un débutant à 105.000 euros pour un senior. Pour les CV justifiant d’un parcours à l’international et d’un passage dans un cabinet d’avocats, les propositions de salaires peuvent grimper de 15%, relève Camus Freoa, manager chez Robert Walters.
Sur les fonctions commerciales, les responsables grands comptes peuvent se frotter les mains, rémunérés entre 50.000 et 100.000 euros. Même tendance pour les postes de direction (directeur régional, directeur de zone, chef de zone export) dont les salaires s’échelonnent entre 50.000 et 120.000 euros brut annuels.
Rémunérations stables, en revanche, du côté des ressources humaines. Seuls les profils très internationaux et avec plusieurs années d’expériences tirent leur épingle du jeu, notamment les “HR business partners” qui savent travailler dans des organisations internationales et matricielles, dont le salaire démarre à 55.000 euros jusqu’à 85.000 euros après seulement 8 à 15 ans d’expérience professionnelle. Il s’agit souvent de jeunes cadres aux profils très polyvalents et polyglottes. Des CV qui ont tendance à remonter en haut de la pile dans tous les secteurs et à se monnayer au prix fort.
Avec capital