Au cours des deux dernières décennies, la Chine a été en constante évolution. Maintenant, les Chinois ont l’intention d’utiliser cette expérience pour développer le continent africain. En fait, les investissements chinois en Afrique battent des records.
L’Afrique pourrait devenir ce que le géant asiatique était jusqu’à récemment : un lieu où tout est produit pour le monde entier, explique Irene Yuan Sun dans son nouveau livre La prochaine usine du monde : comment l’investissement chinois remodèle l’Afrique. Selon l’analyste politique Dmitry Kosyrev, ce processus a déjà commencé et tout va dans cette direction.
Le Conseil russe pour les affaires internationales a indiqué que depuis 2009, la Chine était le principal partenaire commercial de l’Afrique. En conséquence, leur commerce a atteint 220 milliards de dollars américains en 2014. Bien que l’indice soit tombé à 180 milliards de dollars, la Chine continue de mener le commerce en Afrique.
Il en va de même pour les investissements chinois en Afrique qui ont atteint 100 milliards de dollars américains en 2017, selon l’analyste.
Il s’agit de valeurs substantielles par rapport à l’Europe, où les investissements chinois se sont élevés à 35 milliards de dollars en 2016. Il convient de noter qu’en Europe, il y a également eu une augmentation significative des investissements depuis 2010, mais pas autant que sur le continent africain.
En outre, Pékin est en tête de « l’aide » en Afrique. Quelque 240 000 spécialistes africains devraient recevoir une formation dans les années à venir. Kosyrev a lié les données sur le développement du continent à l’économie chinoise, ce qui impliquera le transfert d’une importante partie des usines chinoises vers le continent africain.
Le géant asiatique ne fait pas d’investissements qui ne soit pas bénéfiques pour lui-même, il a ainsi des résultats tangibles en Afrique, souligne Kosyrev.
Tous ces produits étaient destinés au marché africain, ainsi qu’aux marchés de la Chine et d’autres pays. En outre, Pékin investit massivement dans la construction et le développement d’infrastructures, ce qui est également très rentable, explique Kosyrev.
Par exemple, dans le seul cadre du fonds de développement Chine-Afrique, 11 000 camions, 300 000 climatiseurs, 540 000 réfrigérateurs, 390 000 télévisions et 1,6 million de tonnes de ciment ont été fabriqués en 2017.
L’expert a également révélé ce qui distingue la Chine des Européens, qui ont essayé de faire quelque chose de semblable en Afrique, mais qui a échoué. Dans le cas des Européens, leur avidité et leur désir de changer la mentalité des habitants locaux ont été les causes de leur échec sur le continent colonisé, précise-t-il.
« Les colons avaient pour idéologie le ‘développement des sauvages’ pour les amener au niveau des valeurs incomparables de l’Occident … Les communautés africaines ne sont pas devenues Occidentales et ne se sont pas développées dans ce sens comme prévu. »
La Chine, quant à elle, n’essaie pas de changer qui que ce soit et est guidée par le principe du bénéfice mutuel. Même les médias chinois ont insisté sur le principe de ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures des autres pays. Selon l’analyste, les Chinois savent quoi faire dans ces pays, quel que soit le responsable en place.
Comment la Chine pourrait-elle gagner le leadership mondial par le biais de l’Afrique ?
« La Chine n’apprend pas aux autres comment vivre … Les Chinois savent quoi faire dans ces pays, et c’est le cas partout dans le monde », a déclaré Kosyrev.
C’est ainsi que s’ouvrent les portes du leadership mondial de la Chine, affirme l’expert. Après avoir examiné les véritables objectifs de la Chine sur le continent africain, Kosyrev a conclu : « En fabriquant de nombreux produits sophistiqués, l’Afrique forme des ingénieurs et des techniciens, ainsi que des médecins et des scientifiques, et grâce à la Chine. Alors qui aura un leadership moral dans le monde de demain ? »
Source : https://www.fort-russ.com/2018/05/analyst-africa-is-chinas-road-to-leadership-in-tomorrows-world/