Une initiative pour remettre en état d’ici 2030 l’équivalent de 100 millions d’hectares de forêts et de terres agricoles devenues improductives en Afrique a été lancée dimanche à Paris, en marge de la conférence climat (COP21), un objectif ambitieux.
« L’échelle de ces engagements pour restaurer des terres est sans précédent », a déclaré dans un communiqué Wanjira Mathai, présidente de l’organisation Green belt movement, investie dans des projets de reforestation sur le continent africain.
Le projet, soutenu par l’Union africaine, le ministère allemand de la Coopération et le World resources institute de Washington, est baptisé AFR100 pour « African forest landscape restoration initiative »(« Initiative pour la restauration des paysages forestiers africains »).
Les dix pays engagés dans ce programme sont l’Ethiopie, la République démocratique du Congo, le Kenya, le Niger, l’Ouganda, le Burundi, le Rwanda, le Liberia, Madagascar, le Malawi, et le Togo.
A ce jour, ces pays se sont engagés à remettre en état 30 millions d’hectares via des actions de reforestation.
« Nous savons que la remise en état des forêts et des terres marche pour l’Afrique, nous l’avons vu au Malawi, en Ethiopie et au Mali », a estimé Ibrahim Assane Mayaki, ancien Premier ministre du Niger.
La gestion des forêts et des terres agricoles est un puissant outil de lutte contre le dérèglement climatique car elles séquestrent du carbone. Les secteurs forestier et agricole représentent environ un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement.
Selon le communiqué, 13 pays africains ont inclus la restauration et la protection des forêts comme moyens de réaliser leurs objectifs nationaux publiés en vue de la conférence de Paris.
Au delà du climat, la reforestation a d’autres bénéfices.
« La remise en état des paysages forestiers augmente la productivité agricole et permet aux paysans de diversifier leurs sources de revenus », a souligné Vincent Biruta, le ministre des Ressources naturelles du Rwanda, dans le communiqué présentant l’initiative.
« Ce n’est pas seulement une stratégie environnementale, c’est une stratégie de développement social et économique », a-t-il ajouté.
Le programme AFR100 bénéficiera de financements de la Banque mondiale et de 496 millions d’euros (450 millions de dollars) d’investissements de la part du secteur privé.
avec jeuneafrique