Le patronat allemand s’inquiète de l’impact sur ses intérêts commerciaux des dernières sanctions américaines. Angela Merkel devrait aborder cette question et demander des exemptions, lors de sa prochaine visite à Washington.
Les entreprises allemandes travaillant en Russie font face au risque d’énormes pertes financières à cause de la dernière série des sanctions américaines contre la Russie, selon la chambre de commerce allemande.
«Dans le pire des scénarios, les pertes des entreprises pourraient s’élever à près de 1,5 milliard d’euros», a fait savoir l’organisation. Pour son président, Matthias Schepp, «l’ensemble des entreprises allemandes en Russie est pris en otage, via la pression exercée par un tiers».
Le 18 avril, le Wall Street Journal a rapporté que l’Allemagne avait l’intention de demander au président américain Donald Trump, pour les entreprises allemandes, des exemptions vis-à-vis des nouvelles sanctions américaines contre la Russie.
Le journal, se référant à des dirigeants allemands, affirmait également que la chancelière Angela Merkel aborderait la question avec le président des Etats-Unis plus tard, lors de sa visite de travail à Washington qui aura lieu le 26 avril.
La place laissée vacante par les entreprises européennes pourrait être vite comblée par la Chine
La chambre de commerce a averti que les entreprises allemandes travaillant en Russie entretenaient des partenariats étroits avec des entreprises et des individus ciblés par le dernier cycle de sanctions américaines. Le groupe automobile russe GAZ, le groupe métallurgique et énergétique Renova, la marque mondiale d’aluminium Rusal et le PDG de Gazprom, Alexeï Miller, sont des personnes ou entités clés des opérations commerciales des entreprises allemandes en Russie.
Matthias Schepp estime que la Russie ne serait pas isolée et, que si ses partenaires européens étaient empêchés de faire des affaires avec elle, les entreprises asiatiques n’hésiteraient pas à les remplacer. «Si les entreprises allemandes et américaines font face à des obstacles en travaillant en Russie, les entreprises asiatiques, en particulier les entreprises chinoises, combleront progressivement l’espace vacant», a souligné Matthias Schepp. «On ne sait pas encore quel impact une coopération plus étroite entre “l’ours russe” et le “dragon chinois” sur le long terme pourrait avoir sur les intérêts occidentaux», a-t-il ajouté.