À 45 ans, Yacine Hassane Diallo est directeur général de la Société nigérienne de sécurité. Il nous a ouvert les portes de sa société.
Ses hommes ont sauvé des vies à Niamey et à Zinder en janvier 2015, lors des violentes manifestations contre l’hebdomadaire français Charlie Hebdo. Au quotidien, les 1 500 agents de la Société nigérienne de sécurité (SNS) protègent des avions-cargos à l’aéroport d’Agadez, assurent les contrôles de sécurité d’entreprises et de banques à Niamey, escortent des hommes politiques en campagne, encadrent des personnels des Nations unies à Diffa… Des services qui font du fondateur de la SNS, Yacine Hassane Diallo, le « Monsieur Sécurité privée » du Niger.
La dernière fierté de ce grand gaillard de 1,85 m ? L’application « bouton panic mobile » proposée par Tout pour la sécurité (TPS), sa filiale spécialisée dans la location de véhicules sécurisés. En cas d’incendie, d’accident ou d’attaque, elle permet au client de déclencher sur son téléphone portable une alerte géolocalisée directement reliée aux agents du centre de contrôle de la société.
Monopole de la sécurité privée
Créé en 2008 à Niamey, son groupe compte 2 000 employés, travaille dans tout le pays et réalise un chiffre d’affaires annuel de près de 1,5 milliard de F CFA (près de 2,3 millions d’euros). La limousine Lincoln de 10 m de long qui stationne dans la cour témoigne de la réussite de la société. « C’est la seule du pays », précise Yacine Diallo. Avec son costume bleu électrique et ses chaussures vernies, le quadra n’a aucun complexe à afficher le style bling-bling de ceux qui ont réussi à la force du poignet.
C’est à Lyon, en France, alors qu’il préparait une maîtrise en sciences politiques à l’université Jean-Moulin, que ce fils d’un proche de l’ex-président Mamadou Tandja a suivi plusieurs formations en sécurité. D’abord par hasard, pour en faire une activité d’appoint, puis par passion. Il a ainsi suivi un cursus sur les risques terroristes dispensé par l’École nationale supérieure de la police.
À LIRE AUSSI :
« Ensuite, en 2006, je me suis occupé de la formation des policiers municipaux en gestes et techniques professionnels d’intervention et j’ai créé un certificat de qualification professionnelle en sécurité. Mais le ministère de l’Intérieur a voulu reprendre cette activité à son compte, alors j’ai préféré rentrer au Niger », explique Yacine Diallo.
Avec encore un peu d’amertume envers « cette France ingrate », il a donné à l’École de formation professionnelle privée aux métiers de la sécurité (Efopprimes), qu’il a ouverte en 2013 à Niamey, le nom de « Campus Capitaine Amadou-Hassane-Diallo », en hommage à son oncle tirailleur qui, le 14 juillet 1959, reçut des mains du général de Gaulle le drapeau de la Communauté franco-africaine, symbole de l’indépendance.
avec jeuneafrique