«À 19 ans, j’étais fasciné par l’atterrissage des avions sur la piste de l’aéroport d’Agadez, situé juste derrière l’École des mines de l’Aïr [Emair], où j’étudiais l’électromécanique », se souvient Abdoul Aziz Larabou. Il était alors loin d’imaginer qu’il prendrait les commandes de la principale compagnie aérienne du pays.
Après avoir complété son cursus par une formation en sciences économiques et sociales à Liège, en Belgique, ce fils de petits commerçants originaire du village de Tchaolondi, dans le Tillabéri, est revenu au pays avec la ferme intention de se rendre utile et de faire des affaires.
Il travaille un temps dans une entreprise de latex spécialisée dans les matelas, puis dans l’import-export en Côte d’Ivoire, à Abidjan, jusqu’à sa nomination, en 2008, au poste de directeur général de Sahel Airlines, qu’il sauve de la banqueroute. Parallèlement, il s’engage en politique et, en 2009, est élu député du Tillabéri pour la législature, sous la bannière du Mouvement national pour la société du développement (MNSD-Nassara).
De nombreuses destinations
Après avoir démissionné de Sahel Airlines, Abdoul Aziz Larabou cofonde Niger Airlines, en août 2012. « On est allés trop vite au début mais, depuis, nous avons cessé de louer un Boeing qui ne servait à rien et avons rationalisé l’entreprise pour que nos vols domestiques ne soient plus déficitaires, explique-t‑il. Avant, les gens avaient peur de l’avion. Mais face aux longues distances par la route, aux accidents et aux attaques, ils nous rejoignent. »
Résultat : la compagnie affiche un chiffre d’affaires honorable d’environ 1,5 milliard de F CFA (près de 2,3 millions d’euros). Tous les mercredis, samedis et dimanches, deux ATR 72-200 et un Fokker 50 assurent les liaisons depuis Niamey vers Agadez, Zinder et Maradi (la desserte de Diffa est suspendue en raison du contexte sécuritaire). Niger Airlines vise un développement régional.
Si tout se passe bien, deux Boeing 737-500 de 128 places prêtés par Tunisair devraient assurer de nouvelles destinations dès la fin de cette année. « Nous comptons desservir Cotonou, Ouagadougou, Bamako et Dakar dès le mois de décembre si l’Agence nationale de l’aviation civile [Anac] nous accorde enfin l’autorisation », espère Abdoul Aziz Larabou.
avec jeuneafrique