Le fleuve Zambèze devrait bientôt abriter une nouvelle centrale hydroélectrique. Située en amont des chutes Victoria, le début du chantier de la centrale de Batoka Gorge qui nécessitera un budget de 3 milliards de dollars devrait démarrer après la publication de l’étude d’impact environnementale et sociale dans les 6 mois à venir. Cette future installation devrait enrichir la production électrique de la Zambie et du Zimbabwe d’un minimum de 2.400 MW.
L’autorité du fleuve Zambèze (ZRA), qui s’étend sur 2.750 km vient de franchir le premier pas dans la mise en œuvre de la centrale hydroélectrique de Batoka Gorge qui sera située près des chutes Victoria, plus importantes cataractes au monde. La ZRA a ainsi confié la préparation de l’étude d’impact environnemental et social de ce projet à l’entreprise sud-africaine, Environmental Resources Management (ERM).
Le duo Luanda-Harare à la manœuvre
L’étude que produira l’entreprise et qui sera soumise aux bailleurs de fonds et à l’autorité du Zambèze conditionne le démarrage du chantier. ERM a déjà produit un rapport préliminaire pour les promoteurs du projet, fixant l’enveloppe globale du projet à 3 milliards de dollars. La future installation sera située à une centaine de kilomètres en amont de la centrale hydroélectrique du barrage de Kariba et devrait générer un minimum de 2.400 mégawatts, qui sera réparti à part égale entre le Zimbabwe et la Zambie.
L’excédent devrait être revendu aux autres pays de la sous-région. Le Zambèze est le quatrième fleuve du continent, après le Nil, le Congo et le Niger. Il prend sa source en Zambie, fait un crochet par l’Angola, délimite les frontières entre la Zambie et la Namibie et entre la Zambie et le Zimbabwe et traverse le Mozambique avant de se jeter dans l’Océan Indien. Les résultats de l’étude d’impact de la construction de la centrale hydroélectrique devraient être livrés dans les six premiers mois de l’année.
Un fleuve qui bénéficie à l’ensemble de la SADC
Cette étape qui vise autant à rassurer les bailleurs de fonds, les gouvernements concernés, comme les organisations de préservation du fleuve, devrait permettre de débloquer le projet qui devrait accroître la disponibilité en énergie en faveur de Lusaka et Harare. La mise en œuvre du projet devrait également bénéficier à l’ensemble des pays de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), pour répondre aux besoins accrus en électricité des pays de la zone. La future centrale devrait également offrir des opportunités d’investissement et de création d’emplois
Ce fleuve abrite déjà des complexes de production d’énergie hydraulique, notamment les centrales Nord et Sud du barrage de Kariba. La partie Nord est située au Zimbabwe, et dispose d’une capacité de production installée de 750 MW, qui devrait s’étoffer de 300 MW après la fin des travaux de renforcement financés par la Chine. La centrale Sud est sous contrôle zambien et a connu des travaux chaotiques menés par Synohydro qui a failli détruire l’ensemble de la centrale, repris par Alstom la centrale aura finalement une production installée de 1.080 MW en 2015. La partie mozambicaine du Zambèze, abrite le barrage et la centrale de Cahora Bassa qui produit 2.075 MW et dont une partie de la production est redirigée vers l’Afrique du Sud et fournit notamment une partie de l’électricité consommée par Johannesburg.
Avec latribuneafrique