Ce dimanche, en marge des commémorations du centenaire de l’armistice du 11 Novembre 1918, se tenait le premier Forum de Paris sur la paix. Sans le président des Etats-Unis Donald Trump.
Au Forum pour la paix, dans une ambiance à la mi-chemin entre un Forum de Davos et un sommet de la COP, plusieurs des plus fervents défenseurs de l’ordre multilatéral ont plaidé pro domo devant une assistance globalement acquise, regroupant chefs d’Etat, d’organisations internationales et membres de la société civile.
Ils ont multiplié les mises en garde. Car si multilatéralisme et coopération offrent selon eux paix et progrès, nationalisme et unilatéralisme n’apporteraient que guerre et malheur. “Bien des éléments aujourd’hui me semblent emprunter et au début du XXe siècle, et aux années 30, laissant craindre un engrenage invisible”, a jugé Antonio Guterres, le secrétaire général de l’Onu.
“Nous voyons bien que la coopération internationale, un équilibre pacifique entre les intérêts des uns et des autres, et même le projet européen de paix sont de nouveau remis en question”, a affirmé Mme Merkel. Le président kenyan Uhuru Kenyatta a déploré “cette tendance d’un nombre croissant de pays au repli au lieu de chercher ensemble des solutions aux problèmes”.
“Nous sommes fragilisés par les retours des passions tristes, le nationalisme, le racisme, l’antisémitisme, l’extrémisme, qui remettent en cause cet horizon que nos peuples attendent”, a prévenu M. Macron. Le président des Etats-Unis Donald Trump, lui, avait ostensiblement boudé l’initiative en se recueillant au même moment au cimetière américain de Suresnes.
Un pacte sur l’information et la démocratie
Douze chefs d’Etat et de gouvernement ont endossé dimanche à Paris l’idée d’un “pacte sur l’information et la démocratie” initiée par l’organisation Reporters sans frontières afin de mieux protéger la liberté de la presse et lutter contre la désinformation.
“On a une offensive idéologique du jihadisme, de régimes autoritaires, de mouvements extrêmes qui de tous côtés se dévoilent être des ennemis de la liberté (…), cherchent à contrôler, censurer, exporter leur modèle, qui lancent des campagnes massives de désinformation et qui s’attaquent aux journalistes”, a déploré le président français Emmanuel Macron. Si l’internet et les réseaux sociaux ajoutent un nouvel espace de liberté, ils “offrent aussi des opportunités de manipuler les opinions à grande échelle et fragilisent l’économie (des médias)”, a-t-il ajouté lors d’une présentation de l’initiative de RSF.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a aussi mis en garde contre le “risque de détournement de ces nouveaux outils pour exciter la haine, le conflit et même la guerre”. L’initiative de RSF propose que l’espace mondial de l’information et de la communication soit considéré comme un bien commun de l’humanité, dans lequel soient garantis la liberté, le pluralisme et l’intégrité des informations.
Les douze pays qui ont endossé cette initiative sont le Burkina Faso, le Canada, le Costa Rica, le Danemark, la France, la Lettonie, le Liban, la Lituanie, la Norvège, le Sénégal, la Suisse et la Tunisie.
Avec parismatch